Thierry Pezennec Chef Sirasco Financier : "Avec le télétravail, les escrocs ont senti une vulnérabilité auprès des sociétés".
Arnaques Financières : Les particuliers comme les entreprises doivent avoir les bons réflexes

2 mars 2021 14 h 08 min
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Avec le Covid + taux d’intérêts bas, les escrocs par mail, téléphone, publicité, cherchent à contacter les particuliers.

Mais concernant les entreprises les escrocs n’hésitent pas à se faire passer pour le Pdg de l’entreprise, à demander des IBAN pour détourner des virements.

Comment s’y prennent-ils le plus souvent ?

Et comment éviter de tomber dans le panneau ?

Les bons réflexes à avoir.

La fraude financière rapport beaucoup d’argent mais parfois de règles simples pour y faire face aussi bien pour les particuliers qui n’ont aucune raison de se presser pour prendre leurs décisions comme pour les entreprises qui doivent garder la vigilance dans leurs organisations.

Thierry Pezennec Chef du Sirasco Financier est l’invité de LA BOURSE ET LA VIE TV, il détaille le travail de la police en charge de ces dossiers et les stratégies des escrocs.

Au cours des derniers mois, Didier Testot, le fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV a eu l’occasion d’enregistrer des escrocs financiers documents exclusifs à écouter ici pour comprendre comment les escrocs parlent et pratiquent le questionnement auprès des particuliers. Cela commence comme un banal coup de fil, d’une plateforme téléphonique, il y a quelques mois. Au bout du fil, une personne parle vite pour vendre un produit “débancarisé, à 7,5% de rendement”, l’appel provient de France, enfin semble-t-il.

Arnaque financière : Un document exclusif de Didier Testot pour www.labourseetlavie.com

Et après un an, ils reviennent à la charge : https://www.labourseetlavie.com/patrimoine/exclusif-arnaque-financiere-quand-lescroc-et-son-equipe-reviennent-a-la-charge

Interview à écouter et à partager.

Pour aller plus loin, des documents sont mis à la disposition des particuliers ou des entreprises par la Police Nationale : 

Fiche Réflexe Société

Guide de Prévention

Et pour les informations de l’Autorité des Marchés Financiers, plusieurs liens pour s’informer :

En savoir plus :
– Listes noires et mises en garde

 

L’INTERVIEW à partir de la vidéo :

Web TV www.labourseetlavie.com : Thierry Pezennec, bonjour.

Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : Bonjour Didier.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous êtes le chef du Sirasco Financier. On va parler avec vous de criminalité organisée financière, un vrai sujet qui a beaucoup de conséquences pour les entreprises. Dans la période que nous traversons, vous qui êtes sur le terrain sur ces sujets, comment analysez-vous ce qui se passe ? Est-ce que les escrocs ont profité un peu de la situation actuelle ?

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : Si on fait un retour en arrière sur la dernière décennie, on a constaté que le phénomène des fraudes au préjudice des sociétés a été exponentiel de 2010 à 2014 et puis ensuite à partir de 2014, ce phénomène s’est un peu atténué pour aboutir à partir de 2018-2019 a une stagnation et malheureusement en 2020 avec notamment la crise sanitaire, la crise économique qui s’en est suivie et la mise en place du télétravail, les groupes criminels en ont profité et ont attaqué plus facilement les sociétés qui se sont rendues vulnérables avec ce télétravail.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a eu de leur part un opportunisme lié au fait que les entreprises dans la période si on se positionne en mars de l’année dernière, ont dû aller vite, certains n’avaient peut-être même pas d’ordinateur pour être à la maison, il a fallu s’équiper rapidement et il y a peut-être eu des failles de sécurité dans cette période qu’ils ont pu exploiter.

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : C’est fort à parier. La mise en place du confinement à mi-mars et donc la mise en place du télétravail a engendré forcément des failles dans les process qui étaient été mis en place auparavant auprès des sociétés, dans les sociétés, pour lutter contre les fraudes aux ordres de virement. Les process qui ont été mis à mal n’étaient peut-être plus respectés. Cette mise en place du télétravail aussi, chacun étant en distanciel, a favorisé les escrocs qui ont senti une vulnérabilité auprès des sociétés.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce que justement vous avez en quelque sorte une échelle de ces escroqueries, c’est-à-dire celles qu’on retrouve le plus souvent ? Vous avez parlé là de fraude aux virements, j’ai eu l’occasion de parler avec des chefs d’entreprise d’arnaques au président aussi dans ce domaine-là. Qu’est-ce que vous retrouvez le plus souvent finalement comme type de fraude utilisé ?

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : En fait, la fraude aux ordres de virement comprend trois typologies distinctes. La première qui est la plus connue, pas la plus répandue, c’est la fraude au faux président. La deuxième qui est plus pernicieuse, c’est celle qui est liée au changement d’IBAN et au changement de RIB (relevé d’identité bancaire). La troisième qui vient, selon le degré d’importance, ils se font passer pour le service connectique des banques pour prendre la main sur les comptes bancaires des sociétés. La première fraude, il ne faut pas se cacher, c’est la fraude aux faux ordres de virement en utilisant le changement de coordonnées bancaires, en se faisant passer pour le fournisseur auprès d’un client. Si on prend l’évolution, ce sont des chiffres que Sirasco Financier détient à partir des plaintes qui ont été réalisées, on est près de 90 M€ de faits commis en 2019 et en 2020, il y a eu une augmentation d’à peu près 25 %, voire même plus. On était plus proche des 116 M€ de faits commis. Si on prend la période du premier confinement qui a été très marquée et si on fait une comparaison entre la période mars-avril 2019 et celle de mars-avril 2020, pour vous donner cet exemple, en mars-avril 2019 les faits commis pour les faux ordres de virement que ce soit président, changement de RIB ou en se faisant passer pour le service informatique d’une banque ou le service connectique, on était à 7,9-8 M€ de faits commis et à la même période en 2020 au cours du confinement, les chiffres ont été multipliés par trois.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Donc, c’est effectivement plus que significatif. Puis surtout derrière cela, il peut y avoir pour des PME et des entreprises, des risques, puisqu’il peut y avoir aussi des sujets sur la trésorerie. Comment effectivement les entreprises s’adaptent aujourd’hui ? Est-ce que cela s’améliorer côté français à la fois avec de la pédagogie et peut-être l’expérience puisque cela peut jouer aussi ou est-ce que finalement chaque période montre que les escrocs arrivent à passer un peu entre les mailles du filet ?

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : Les sociétés s’adaptent. Il n’y a pas que la France qui est impactée par le phénomène, c’est un phénomène planétaire. Le phénomène a commencé en 2010 en France, puis s’est étendu dans les pays francophone, ensuite cela s’est élargi sur les pays anglo-saxons et aujourd’hui depuis même deux-trois ans, on a affaire à un phénomène planétaire. On ne va rester que sur la France. Les entreprises se sont adaptées. Alors, depuis 2014, la direction centrale de la police judiciaire a mis en place des actions de sensibilisation auprès des établissements financiers, puis ensuite auprès de leurs clients ou directement auprès des clients. On met à jour des fiches « réflexe » pour que les sociétés puissent prendre en compte ce phénomène, sachent réagir et aient des indices pour pouvoir détecter les phénomènes, puisse réagir en conséquence et aussi réaliser de la prévention en interne auprès de leurs collaborateurs. On a vu la différence dès 2014. En 2014, on était sur le haut de la pyramide. On était à 150 M€ de mémoire de faits commis et en mettant en place ces actions de prévention, mais aussi avec des réussites judiciaires et l’interpellation d’auteurs d’infraction, ces faits ont commencé à se fléchir pour atteindre un seuil bas de 40-50 M€ de faits commis en 2017. Puis en 2017, on voit une nette augmentation, 2018 80 M€, 90 M€ en 2019, 115 M€ en 2020. Il y a beaucoup de pédagogie, de la redite, de la prévention et la prévention et la sensibilisation ne fonctionnent que s’il y a de la redite très régulière. Je dirais quasiment une fois par trimestre.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de vos travaux et de vos recherches, vous parliez de personnes qui ont pu être arrêtées. Est-ce qu’il y a suffisamment de collaboration entre les polices des différents pays ? Certains pays sont plus concernés que d’autres effectivement sur ce type d’escroquerie. Est-ce que cela s’améliore ? Vous parliez de la partie judiciaire, mais en tout cas sur la partie policière, il y a peut-être une prise de conscience. Effectivement, vous parliez de phénomène international, donc cela peut aussi concerner un pays qui ne collabore pas peut-être à l’instant T, mais qui sera lui aussi victime de ce type d’escroquerie.

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : La collaboration existe, elle fonctionne entre les différentes polices, notamment avec l’aide d’Europol et d’Interpol. La difficulté, c’est d’identifier les auteurs. Leurs méfaits sont complètement anonymisés et cette difficulté est vraiment réelle. Ces auteurs utilisent aussi des pays pour blanchir les fonds compte tenu des préjudices et cette difficulté est bien présente dans la mesure où ils se servent de pays qui ne coopèrent pas. Je ne les citerai pas, mais dans le monde financier, tout un chacun les connaît. On a vraiment une grosse difficulté tant dans la découverte de l’identification des auteurs, tant du côté des réseaux de blanchiment pour pouvoir identifier les auteurs de blanchiment. Il ne faut jamais oublier qu’un blanchisseur est le « banquier » de l’auteur d’infraction et c’est son bras droit. Si on arrive à identifier le blanchisseur, on peut après avoir des éléments pour identifier l’auteur. On a vraiment deux axes d’enquête qui sont à privilégier. L’un, c’est d’identifier le réseau auteur et l’autre, c’est d’identifier le réseau de blanchiment. Ils en jouent tant par leur capacité à s’adapter qu’à utiliser tout ce qui est mis à disposition du grand public en termes d’internet, de moyens de paiement et ainsi de suite pour être complètement anonymes.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Pour avoir eu l’occasion – et on mettra le lien d’ailleurs de cette vidéo – d’enregistrer un escroc sur labourseetlavie.com, quand on voit à la fois la manière dont ils parlent et le process puisqu’il avait appelé à plusieurs reprises, il s’est même adapté en choisissant des noms de maisons pour cette escroquerie, on voit bien que ces escrocs disposent par exemple de vos coordonnées, de votre mobile, de votre adresse mail. Ils sont capables de vous adresser un mail en vous envoyant un faux site par exemple. Là, c’était en l’occurrence sur des produits financiers. Ils ont quand même des moyens. C’est pour cela qu’on parle de criminalité organisée. Ils ont des moyens considérables pour en arriver là. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir ce type de fichiers.

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : On va prendre deux opérations distinctes. Vous avez les escroqueries au préjudice des sociétés, les faux ordres de virement qui impactent les sociétés depuis plus de dix ans et où on est sur près de 900 M€ de faits commis sur la dernière décennie et les autres escroqueries, comme vous venez de l’indiquer, à l’investissement, aux placements. Alors, ce sont des escroqueries pour lesquelles les escrocs proposent des placements dans la cryptomonnaie, dans les diamants, dans le cannabis thérapeutique, sur les places de parking, les EHPAD et j’en passe, le support peut être très varié, mais le système est toujours identique. On a affaire quasiment aux mêmes groupes criminels qui s’adaptent juste. L’escroquerie auprès des particuliers, il y a deux choses à distinguer. C’est d’abord que l’escroc s’appuie sur la psychologie de l’arnaque. Il y a des règles pour la victime que tout un chacun peut retenir(…), c’est que personne n’est jamais à l’abri de devenir une victime et il ne faut jamais oublier que l’escroc est un prédateur et un chasseur. Une fois ces deux règles posées, il faut avoir en tête qu’il y a ensuite deux étapes. Pourquoi la victime se fait aussi facilement avoir ? On lui propose un placement sur un livret A, une assurance vie qui dans les établissements classiques de la place parisienne sont vraiment dans des seuils très bas et cet escroc va vous proposer un placement mirobolant à 5, 6, pourquoi pas 7 %. Donc, il va aussi profiter de la vulnérabilité de la victime et de son manque de connaissances. Déjà, la victime ne s’attend pas à être arnaquée – c’est une première chose – et l’escroc va mettre en avant que les établissements bancaires sont quelque part des vautours, des rapaces et ces établissements ne sont là que pour récupérer des fonds au détriment des personnes physiques. L’escroc qui se fait passer pour une institution financière va avoir plutôt un discours bienveillant envers la victime et essayer de faire rentrer ses victimes dans une confiance totale. Puis une fois que l’escroc a mis le pied dans l’entrebâillement de la porte, c’est très difficile ensuite pour la victime de dire non et de revenir en arrière. La victime se trouve dans une sorte de tunnel psychologique où elle est dans une condition de stress, où elle a pu répondre de façon logique aux demandes de l’escroc et au-delà de ça, la victime ne va plus s’en sortir. L’escroc, le prédateur, puisque c’est un prédateur avant tout, va en profiter et lui a un objectif, c’est de rester conforme à sa démarche, obtenir la confiance de sa victime et obtenir un maximum de fonds de l’ordre de la victime.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Parce qu’on peut voir effectivement dans les différentes affaires ce côté de mettre de côté la banque et de dire à la future victime « surtout, n’en parlez pas à votre banquier ». Il y a eu des cas effectivement où on a pu voir grâce à cela et l’environnement étant de taux bas depuis maintenant beaucoup d’années, proposer effectivement différents types de placements. Mais à force de proposer, de dire « attention, n’en parlez pas à votre banque », finalement les gens se sentent convaincus. À quel moment ces particuliers doivent vous prévenir en quelque sorte ? Parce que quand on a un incident d’ordre privé dans la rue, etc., on pense au 17, appeler la police en urgence, mais sur ce type de fraude, on ne sait pas finalement qui appeler. On ne va pas appeler son banquier parce que peut-être qu’on a eu cet appel. Qui doit-on appeler ? Comment cela se passe ?

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : La difficulté, c’est que la victime va se rendre compte de la fraude bien trop tard. Elle va se rendre compte de la fraude au bout de trois ou quatre mois. Pourquoi ? Parce que l’escroc la prend en main dès le départ, va tester sa victime. Aussi comment la victime se fait connaître ? Elle va répondre à une publicité, puis qu’elle va voir sur Facebook, sur YouTube, dans ses mails par du phishing, elle va remplir une demande où elle va indiquer son nom, prénom et un numéro de téléphone. Dans la foulée, un escroc qui sera salarié dans un call centre à l’étranger va la contacter et lui proposer ce type de placement. Il va faire un test avec un premier placement à 2 000 – 3 000 € en lui promettant tant de pourcentage sur ce placement et 15 jours plus tard, il va rappeler la victime en lui indiquant qu’il y a eu des dividendes sur ses fonds placés, des intérêts et l’escroc va reverser les intérêts dus par rapport au placement. La victime se sent en confiance et donc au-delà de ce premier placement, elle peut verser jusqu’à l’intégralité de son patrimoine financier. On a eu des affaires avec des victimes qui ont placé 1 M€, 1,5 M€ sur des placements frauduleux. Et puis l’escroc tient en haleine sa victime pendant plusieurs semaines jusqu’au moment où la victime voudra avoir un retour sur son investissement et elle ne pourra plus contacter l’escroc. Là, elle va commencer à s’inquiéter, mais il va se passer trois mois et il est forcément trop tard pour pouvoir récupérer 1 € de sa mise. Alors, que doit faire la victime ? Déjà, s’informer auprès des opérateurs économiques et financiers sur tout ce qui est investissements hasardeux. Il y a des conseils de prévention qui sont donnés par les autorités, le ministère de l’Intérieur, l’Autorité des Marchés Financiers, les établissements bancaires qui rédigent aussi des fiches sur le sujet. L’Autorité des Marchés Financiers constitue des listes noires qui sont mises à jour très régulièrement. Si la victime a affaire à un prestataire qui est censément enregistré comme un service d’investissement, la victime peut aussi aller consulter le site de regafi.fr dans lequel se trouve un annuaire de tous les prestataires enregistrés. Attention parce que là aussi, l’escroc peut usurper l’identité d’un de ces prestataires. Derrière l’AMF a créé aussi des tests, une petite application que vous avez sur le site et que vous trouvez facilement, une application pour tester le niveau de risque du placement qui est proposé. Après, il faut agir aussi avec du bon sens. Il ne faut pas agir dans la rapidité. L’escroc ce qu’il veut, c’est que la victime agisse dans la rapidité. Il faut agir avec du bon sens, prendre son temps et aussi se dire que la personne qui est en face de soi, il ne faut pas fléchir. Il faut savoir prendre du recul à un moment donné et se dire avant d’investir, il n’y a rien qui est urgent, je patiente, je questionne mon entourage, des gens qui sont plus appliqués sur le sujet et ensuite en fonction des réponses, je pourrai prendre ma décision en bonne intelligence.

 Web TV www.labourseetlavie.com : C’est peut-être une des caractéristiques finalement des escrocs, c’est d’utiliser effectivement des recettes anciennes avec les outils d’aujourd’hui. Vous avez parlé des publicités et c’est vrai que malheureusement on trouve beaucoup trop de publicités avec des livrets ou des produits financiers à des taux « attractifs », mais c’est vrai que finalement ils utilisent à peu près la même chose. C’est-à-dire qu’aujourd’hui nous sommes tous dans cet environnement de taux bas, vous parliez du livret A, de produits et même on pourrait parler d’assurance vie qui rapportent peu, donc c’est favorable aux escrocs dans cette période pour dire « attendez, je vais vous proposer quelque chose qui effectivement va vous rapporter de l’argent en dehors de votre banquier, c’est garanti ». Il va utiliser tous les mots pour rassurer. Quelque part, ils utilisent toujours la même chose avec les outils d’aujourd’hui. Il faut rappeler aux particuliers ce que vous avez dit peut-être là en conclusion, il a le temps et on n’investit pas comme ça du jour au lendemain, même si on a une pression de quelqu’un et d’ailleurs qu’on ne connaissait pas il y a quelques jours.

 Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : Tout à fait. C’est ce qu’on demande aux particuliers d’avoir du bon sens, de se rapprocher des autorités compétentes sur le domaine. Tant qu’il n’y a pas de faits commis ou de fonds versés, elle peut toujours se rétracter. Elle se rapproche de l’Autorité des Marchés Financiers, soit par mail, soit par téléphone, des différents sites. Il existe aussi un site info escroquerie (https://www.police-nationale.interieur.gouv.fr/Actualites/Dossiers/Info-Escroqueries) qui est géré par le ministère de l’Intérieur. Il y a aussi un numéro de téléphone que vous pouvez joindre pour signaler ces faits, pour questionner sur ces faits. Je pense qu’il faut vraiment que la victime, le particulier, prenne son temps sur toute démarche qui apparaît sortir de la norme, même si les escrocs s’adaptent, comme vous l’indiquez, avec les nouveaux outils, mais aussi aux placements. On a trop mis en avant dans les actions de prévention et de sensibilisation que les escrocs proposaient des placements à 10, 15, 20 %, maintenant ils se rapprochent de la norme. Ils proposent des placements à 3 ou 4 %. Il ne faut pas non plus que ce soit des placements mirobolants. Ils s’adaptent constamment à toutes les actions de prévention qui peuvent être mises en place. Après, il faut savoir qu’une fois que le virement est effectué, au bout de 48 heures il disparaît de la planète et on n’a plus aucune trace. Il ne faut pas attendre qu’un service judiciaire, une autorité judiciaire, puisse recouvrer les fonds. C’est impossible. C’est par expérience que je vous parle. Au bout de 48 heures, on n’a plus aucune trace.

 Web TV www.labourseetlavie.com : Cela veut dire effectivement pour les particuliers qui nous ont suivi aujourd’hui de maintenir la vigilance puisqu’effectivement on le sait, les taux bas vont rester encore bas pendant un certain temps et donc les escrocs seront toujours là. Merci beaucoup Thierry Pezennec d’avoir fait le point aujourd’hui avec nous sur ce sujet fondamental de la criminalité organisée financière.

Thierry Pezennec – Chef Sirasco Financier : Merci pour votre invitation.

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