Interview Emmanuel Olivier Directeur Général Esker.
Stratégie et perspectives du spécialiste de la dématérialisation des documents

11 octobre 2013 14 h 13 min
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Interview vidéo donnée à l’occasion du Large et Midcap Event organisé par CF&B Communication.

Stratégie et perspectives du spécialiste de la dématérialisation des documents.

Retour sur l’actualité d’Esker, un des principaux éditeurs mondiaux de solutions de dématérialisation des processus
documentaires, la stratégie, les secteurs porteurs, l’évolution des marchés dans les différents pays, l’impact devises…

Notre invité est Emmanuel Olivier Directeur Général Esker.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Emmanuel Olivier, bonjour. Vous êtes le directeur général d’Esker. On va parler avec vous de votre actualité, nous sommes avec vous au Midcap Event, au palais Brongniart, vous rencontrez des investisseurs. J’imagine que vous leur avez parlé des résultats semestriels en tout cas, comment a commencé cette année 2013 pour vous ?

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : L’année 2013, en fait, a très bien commencé pour nous. On est sur des tendances de progression qui sont importantse sur nos solutions cloud comme on dit, donc nos solutions Internet. Donc c’est vraiment la continuation d’une série de bonnes années que l’on a eues chez Esker, avec une particularité en 2013, ce sont nos clients, qui sont des grandes entreprises et des PME un petit peu partout dans le monde, on est présent dans énormément de pays, ont accéléré leur mutation vers le cloud pour leurs logiciels professionnels au détriment du mode de licence, mode licence, on vend une licence à l’entreprise, elle la met en œuvre sur ses serveurs et elle opère sa solution elle-même, j’ai envie de dire, et en mode cloud, la même solution, c’est nous qui l’opérons pour le client et le client paye un droit d’utilisation sur Internet. Donc on voit clairement que de plus en plus les gens acceptent de passer par Internet, y compris pour des choses un petit peu confidentielles parce que nous on traite des factures, des bons de commande, des choses comme cela, des choses qui sont un petit peu de nature confidentielle pour les entreprises, elles acceptent de plus en plus de passer par Internet pour ce genre de choses, ce qui fait que notre business model est en train d’accélérer sa mutation vers un modèle Internet, et on voit très fortement cela en 2013, ce qui est une très bonne nouvelle pour nous à terme, même si cela pèse à court terme un petit peu sur les résultats. On a des résultats qui sont stables alors qu’ils devraient progresser du fait de cette migration.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc quelque part, le plus important c’est ce mouvement des entreprises puisque vous êtes spécialiste de la dématérialisation, ce sont les documents que l’on a évoqués, le plus important c’est cela, c’est ce mouvement, le fait que les entreprises intègrent, je dirais, ce nouvelle outil dans leur stratégie ?

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : Oui, elles ont intégré Internet en fait, y compris dans leur gestion. Internet a commencé par des choses un peu ludiques, par des choses un petit peu front-office à destination des clients, de la communication, etc. Maintenant cela touche le back-office, cela touche l’organisation interne de l’entreprise, chose qui était un petit peu privée, un petit peu cachée, et on privilégiait une approche licence pour cela, pour rester un petit peu à l’intérieur du monde de l’entreprise. Donc maintenant on utilise la puissance d’Internet, y compris pour sa gestion propre, et donc on fait un mouvement naturel d’une licence que j’achète, d’un produit logiciel que j’achète, que je paye cher au début, et que je mets en œuvre moi-même avec un coût récurrent en interne important, j’accepte de passer de ce modèle-là à quelque chose qui va me permettre de payer à l’utilisation que je fais de mon logiciel professionnel, en passant par Internet. Cela tombe très bien, c’est un choix que l’on a fait en 2005, un pari en fait, il faut quand même le dire, que l’on a fait en 2005 alors que cela n’avait même pas de nom à l’époque.

Web TV www.labourseetlavie.com : On n’en parlait pas.

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : On ne parlait pas de cloud, on ne parlait pas de SAS, on ne parlait de rien, en parler un petit peu de ASP, si on veut faire de la terminologie informatique, mais c’est un pari que l’on a fait à l’époque en disant le logiciel professionnel, quel que soit le domaine d’application, va être révolutionné par Internet et dans tous ses aspects, y compris dans le back-office qui est notre métier. Et a priori pour l’instant, on n’a pas eu tort.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’il y a des… puisque vous parliez de l’international, est-ce qu’il y a des pays qui sont vraiment en avance, qui ont complètement intégré ce phénomène du nuage, du cloud, ou est-ce qu’il y en a qui sont vraiment encore très en retard ?

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : Il y a un phénomène culturel effectivement dans certains pays. Par exemple, encore récemment, en Asie, il y avait un petit peu cette notion de dire « Je possède mon infrastructure informatique, je possède mes logiciels, je contrôle tout », c’est en train de s’aligner avec le reste du monde, avec l’Europe, avec les États-Unis, assez vite en fait. Il y a vraiment une convergence qui s’opère très rapidement. Tout le monde est un petit peu d’accord maintenant pour dire que le cloud est une vraie option en termes de gestion et en termes de gestion d’un système informatique surtout global en fait. Quand vous êtes une entreprise globale, le cloud est idéal pour cela. Nos plus gros clients, BSF par exemple avec qui on travaille dans le monde entier, déploie ses logiciels, en tout cas nos logiciels au travers du cloud, et c’est extrêmement facile, beaucoup plus simple que d’avoir à déployer un logiciel interne.

Web TV www.labourseetlavie.com : On a beaucoup parlé du cloud, mais pas forcément pour des bonnes raisons avec les questions de sécurité, de confidentialité, est-ce qu’il y a des demandes particulières des clients pour un cloud made in France, pour certaines localisations ? Est-ce que c’est cela ? Vous le ressentez ou… ?

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : Oui, on a toutes sortes de demandes. Alors, il y a une règle, c’est que tout le monde pense que si le cloud est dans son pays, c’est mieux, les Français, les Américains, les Belges, les Suisses, je vous en passe et des meilleurs, je veux dire, tout le monde pense cela. Mais cela va contre le cloud parce que le cloud c’est, par essence, Internet, c’est profiter d’Internet pour pouvoir déployer une solution, donc il n’y a pas de cloud français et de cloud… Cela ne sert à rien de cloisonner les choses. Donc, l’idée de toute manière, c’est d’arriver à rassurer nos clients sur ce qui va se passer avec leurs données, comment elles sont sécurisées, et les rassurer sur le fait qu’elles ne vont pas se retrouver en clair sur Internet du jour au lendemain. C’est notre métier, c’est essentiel. Si on n’était pas capable de sécuriser les données de nos clients, clairement on ne pourrait pas croître, on ne pourrait pas signer de nouveaux clients, on ne pourrait pas se développer. Donc c’est, j’ai envie de dire, c’est impératif d’arriver à sécuriser les données de nos clients, et on pose une question : « Est-ce que vraiment vos données, chez vous, sont plus sécurisées que chez quelqu’un dont c’est le métier de le faire ? »

Web TV www.labourseetlavie.com : Un des sujets qui sans doute vous préoccupent, c’est la question des devises puisque vous êtes très international, donc vous êtes en zone dollar et en zone euro, est-ce qu’il y a un moyen de contrecarrer ce qui se passe quand il y a ces mouvements de devises ou pas ou vous vivez avec et donc cela peut impacter, on va dire,… ?

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : Vous avez autant de moyens de contrecarrer cela que vous avez d’impact sur la météo du week-end franchement. Donc nous on fait avec, de toute manière on n’a pas le choix. J’en parlais avec un investisseur juste avant de venir vous voir. Il n’y a pas de règles et personne ne sait. J’ai regardé récemment des prévisions, le panel de prévisions des banques sur l’eurodollar, on m’a expliqué que la banque la plus optimiste était à 1,10, et la plus pessimiste à 1,40, voilà. Donc j’aime autant vous dire que quand vous faites votre budget, ce qui est mon cas en ce moment, cela ne vous apporte rien parce que la différence est juste énorme en fait entre 1,10 et 1,40, pour nous c’est gigantesque. Donc, personne ne sait, ceux qui savent se trompent, et en fait, vous vous apercevez que la chose la plus facile à prédire en matière de devises, c’est le passé. Donc honnêtement, on essaie de s’organiser pour gérer les choses au mieux possible, et malheureusement ou heureusement, c’est comme cela que l’on fonctionne depuis des années.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des investissements parce que on parlait de ce cloud, effectivement cela a conduit à pas mal d’investissements, est-ce que de ce côté-là, on va dire, le gros a été fait pour vous ou il y a encore des années d’investissements ?

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : On ne peut pas être dans le logiciel d’une manière générale sans continuer d’investir tout le temps. Cela bouge à une vitesse phénoménale. Le marché a des exigences qui évoluent tout le temps, les clients des exigences qui évoluent tout le temps, vous avez la concurrence qui est là qui vous pique un petit peu et qui vous fait avancer, donc on investit tous les ans de manière significative dans nos produits. On a à peu près 25 % des gens qui travaillent chez Esker qui sont dans la recherche et développement. Maintenant, sur les deux années qui ont précédé, c’est vrai que l’on a surinvesti c’est-à-dire que l’on a fait croître notre R&D d’à peu près un quart en termes d’effectifs. Ça, on va stabiliser un petit peu ces effectifs-là sur les deux années qui viennent, les intégrer, profiter un peu de ces investissements parce que ce n’est pas parce que vous rentrez un ingénieur qu’il vous pond tout de suite quelque chose à vendre, il y a un petit peu de temps de développement, etc. Donc on va absorber cela, on va consolider cette croissance de l’investissement, et puis on reprendra la croissance de l’investissement sur les années suivantes.

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin sur l’année 2013, début 2014, comment vous l’envisagez par rapport au contexte que l’on a ? Pour vous c’est quel type d’années et de croissance ?

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : Moi je l’envisage clairement sur la même tendance que l’on a vu le premier semestre, donc révolution du cloud accélérée. Encore une fois, moi c’est une très bonne nouvelle pour mon business model, c’est une très bonne nouvelle pour l’entreprise à moyen terme, donc je ne souhaite qu’une chose, c’est que cela continue au même rythme et que l’on continue à avoir des résultats excellents de mon point de vue, comme ceux que l’on a eus jusqu’à présent.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous Emmanuel Olivier, on rappelle que vous êtes donc le directeur général d’Esker.

Emmanuel Olivier, Directeur général de Esker : Merci.

 

 

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