Sylvain Gauthier Pdg EasyVista : "À partir de 2015 on sera rentable aux Etats-Unis".
Résultats semestriels 2014 et perspectives du spécialiste de l'IT Management

18 septembre 2014 18 h 33 min
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Résultats semestriels 2014 et perspectives d’EasyVista spécialiste de l’IT Management.

La stratégie de l’entreprise aux Etats-Unis, l’évolution du secteur, les perspectives.

Mon invité est Sylvain Gauthier Pdg EasyVista.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Sylvain Gauthier, bonjour. Vous êtes le Pdg d’EasyVista. On va revenir avec vous sur le premier semestre, sur les perspectives. Vous êtes spécialiste de l’IT Management. Comment s’est passé pour vous le premier semestre ? Si on regarde les résultats, on voit effectivement que l’on est sur une perte, mais qu’est-ce qui vous intéresse, vous, sur ce semestre ?

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : L’élément remarquable, comme depuis quelques trimestres, c’est la croissance étant donné que l’on dépasse 35 % de croissance du revenu, ce qui est rare aujourd’hui pour un éditeur de logiciels français en tout cas. Et cette croissance, elle est à la fois due à des très bons résultats en Europe, et naturellement aux États-Unis où on fait 130 % de croissance sur le semestre.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc on le sait, on en avait parlé la dernière fois ensemble, la société est en transformation, comme on dit, avec un nouveau mode de commercialisation de votre offre. Comment cela évolue justement sur ce plan-là ?

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : Cela évolue bien puisque, dans tous les pays nous où nous sommes présents, la part du SAS dans notre revenu est la première, c’est la première source de revenus dans les différentes zones géographiques. D’autre part, on commence aujourd’hui à avoir des études puisque le marché de l’ITSM est un marché… est une niche, le SAS à l’intérieur de l’ITSM est encore plus une niche, mais on commence à voir des analyses financières qui nous montrent que c’est un marché qui en fait démarre. Il est estimé par 451 Research qui est un organisme américain, de l’ordre de 700 millions de dollars aujourd’hui et il devrait passer à plus de 2 milliards dans les quatre ans qui viennent, donc une progression très forte sur ce marché, donc naturellement nous en bénéficions immédiatement depuis déjà quelques années.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a peu d’acteurs dans le sujet, dans ce secteur-là ?

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : Il y a peu d’acteurs, d’une part, comme je l’ai dit, parce que c’est un marché de niche. Les grands acteurs traditionnels, comme on l’a déjà expliqué plusieurs fois, n’ont pas forcément investi assez tôt. Par exemple des gens comme HP ont lancé une offre SAS en 2012 seulement, là où nous l’avons fait en 2005, et un de nos concurrents majeurs de la nouvelle génération qui s’appelle ServiceNow a démarré dès 2004. Donc aujourd’hui nous sommes le deuxième ou le troisième acteur, selon les classements, au niveau mondial dans le domaine du SAS dans l’ITSM avec une base installée qui atteint aujourd’hui à peu près 4 millions d’utilisateurs.

Web TV www.labourseetlavie.com : Les États-Unis, le marché américain, c’est le premier marché forcément sur ce domaine-là ?

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : Oui, toutes les études concordent, d’ailleurs c’est 50 % en fait du marché mondial, l’Europe représentant 30 %, puis 20 % dans le reste du monde. C’est la raison pour laquelle il y a un énorme réservoir de croissance pour nous puisque aujourd’hui, sur 800 clients, nous n’en avons que encore 10 % aux États-Unis. Donc on voit très bien que l’on peut faire jeu égal, en termes de revenus et de clients, entre l’Europe et les États-Unis.

Web TV www.labourseetlavie.com : Le principe de ces nouvelles technologies, c’est qu’il y a ces investissements initiaux et puis, à un moment donné, on a du chiffre d’affaires embarqué. On en est où justement par rapport à cela ? Est-ce que l’on est sur une phase d’accélération pour vous ?

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : Oui, c’est-à-dire que les investissements initiaux, en fait, ce n’est pas tellement cela qui pèse le plus, c’est la reconnaissance de revenus qui est très différente, donc on reste à peu près sur le même niveau d’investissement. Mais par contre, de façon apparente, le revenu semble baisser puisque on ne reconnaît le revenu qu’au mois le mois, au lieu de le reconnaître immédiatement à la signature du contrat. Donc cette phase est finie puisqu’aujourd’hui on a des contrats qui ont une durée, en France en tout cas, déjà de plus de trois ans, donc on commence à avoir les phases de renouvellement de contrats, donc là qui sont très intéressantes puisque l’effort commercial, bien entendu, est beaucoup plus faible puisque là on n’a pas de concurrent, on a juste à renégocier, peut-être une légère augmentation au renouvellement du contrat. Donc on est dans la phase, j’allais dire, agréable du SAS c’est-à-dire quand on commence à renouveler des contrats déjà signés, et on les renouvelle avec un taux de renouvellement qui est supérieur à 95 %, ce qui prouve que les clients sont satisfaits du service. Et donc cela nous donne une grande visibilité sur notre chiffre d’affaires des années futures, sachant qu’aujourd’hui on a un peu plus de 12 millions déjà de backlog, donc de contrats signés et non encore reconnus pour les années qui viennent.

Web TV www.labourseetlavie.com : Là vous dites, vous présentez aujourd’hui un plan que vous appelez Power 100, donc avec des objectifs chiffrés d’activités, et notamment sur ce qui va se passer en Amérique du Nord, on peut dire, dans le contexte actuel, qu’est-ce qui vous permet d’amener cette visibilité-là peut-être ou en tout cas ces objectifs ?

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : La première, c’est de dire le marché est là, comme je viens de l’expliquer. On sait que l’on est sur un marché avec 40 % de taux de croissance pour les cinq années qui viennent. Donc comme on est un acteur majeur sur ce marché, il n’y a pas de raison que l’on ne suive pas la croissance du marché, ça c’est le premier point. Le deuxième point, c’est que l’on est encore en phase de démarrage aux États-Unis et en Europe dans certains pays comme par exemple l’Allemagne où on a démarré une activité il y a deux ans. Donc la conjonction de la croissance du marché et des réservoirs de croissance sur les territoires où on est en train de s’implanter nous permet d’être assez confiant, et, comme je viens de l’expliquer, cette visibilité sur ces contrats à trois ans fait que on a 60 % de notre chiffre d’affaires qui est récurrent. Donc naturellement il en reste par voie de conséquence 40 % à trouver chaque année, mais vous comprenez bien que cela limite l’aléa puisque, en début d’année, quand vous savez déjà que 60 % de votre objectif est atteint, c’est quand même plus confortable que quand vous devez vous remettre en piste, comme on le faisait quand on était éditeur de logiciels.

Web TV www.labourseetlavie.com : Sur les perspectives de rentabilité aux États-Unis, est-ce que vous avez avancé une date, des objectifs précis ?

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : Oui, on commence à pouvoir voir un petit peu comment les choses s’organisent. Pour être tout à fait honnête ici, l’idée c’était de prendre du marché, de s’implémenter sur place. Donc à la limite, comme le cash que l’on génère puisque on a un modèle qui génère beaucoup de cash est utilisé pour financer les États-Unis, ce n’est pas 500 000 € de plus ou de moins qui changeaient grand-chose à l’équation économique. L’idée c’était de montrer que on avait des clients et que l’on se développait aux États-Unis. Maintenant on a une équipe constituée de 25 personnes. J’allais dire que l’on commence à atteindre la masse critique c’est-à-dire qu’en dessous, aux États-Unis, cela fait peu pour arriver à adresser un marché aussi grand. Donc maintenant on peut être dans un rythme d’investissement un peu moins élevé, en tout cas le chiffre d’affaires va rattraper fortement les charges, et donc à partir de 2015, on considère que l’on sera rentable aux États-Unis. Donc, par voie de conséquence, comme on est rentable sur tous les autres pays où on opère, globalement le groupe deviendra rentable.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc ça c’est l’objectif effectivement affiché par EasyVista. Si on se reporte juste à l’année 2014, la fin de l’année aujourd’hui, elle est déjà engagée bien entendu…

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : Elle est déjà engagée, les indicateurs sont plutôt bons. On est pratiquement certain que le second sera meilleur que le premier, maintenant, encore une fois, sur la rentabilité, c’est assez difficile de la déterminer aujourd’hui, d’autant que l’on peut être conduit à anticiper certains recrutements. Encore une fois, il faut soutenir la croissance. Donc, si on a besoin d’une ou de deux personnes de plus, on ne va pas s’en priver juste, j’allais dire, pour atteindre la rentabilité, on sait que les pertes diminuent et même elles diminuent de façon importante puisque entre cette année, la fin de ce semestre, et la fin du semestre de 2013, on a réduit les pertes qui sont de moitié. Donc on est sur le chemin de la rentabilité, quelque part soit à la fin de cette année, soit dans le courant de 2015, on sait que les courbes vont s’inverser.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Sylvain Gauthier d’avoir fait le point avec nous.

Sylvain Gauthier, PDG de EasyVista : Merci.