Interview Grégory Sanson Directeur Financier Bonduelle.
Oddo Midcap Forum 2014 : Stratégie et perspectives de Bonduelle

14 janvier 2014 8 h 56 min
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Avec notre invité  Grégory Sanson Directeur Financier Bonduelle, nous évoquons la stratégie du groupe agroalimentaire en France, en Europe et à l’international, dans un contexte très différent selon les zones.

Quelles sont les priorités du groupe ? Quid de l’innovation ? La valeur ne figurera pas dans le PEA PME, trop grande en matière d’emploi, un comble pour une marque très connue du grand public.

Web TV www.labourseetlavie.com : Gregory Sanson, bonjour. Nous sommes avec vous à Oddo Midcap à Lyon pour le Forum 2014, vous êtes le directeur financier de Bonduelle, comment se sont passés les derniers mois pour le groupe ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Le groupe Bonduelle clôture son exercice, donc nous avons à la fois terminé l’exercice 12-13, mais nous entamons là l’exercice 13-14. Donc un exercice 12-13 qui s’était passé de façon très satisfaisante avec une croissance de 7 % du chiffre d’affaires à 1,9 milliards, avec un plus haut en termes de rentabilité opérationnelle courante à 106 millions et puis un profit financier qui s’est très largement renforcé, avec une baisse de la dette et une baisse du ratio d’endettement. Une année qui avait été également extrêmement active sur le plan des acquisitions avec trois acquisitions à intégrer, et puis également le refinancement d’une très large partie de notre dette, donc un profil d’entreprise solide et un financement parfaitement sécurisé. On est rentré là dans l’exercice 13-14 dans les mêmes conditions que ce que nous avions vécu sur l’exercice 12-13 c’est-à-dire une géographie à trois pôles, une Europe avec une ambiance de consommation, on va dire, plutôt déprimée depuis le printemps 2013, et ceci se confirme sur les premiers mois de 13-14 pour le groupe Bonduelle, donc la deuxième partie de l’année 2013. Pour les États-Unis un redémarrage de l’activité, renforcé pour ce qui est du groupe Bonduelle par l’acquisition que nous avons faite en 2012 où nous gagnons des parts de marché, et puis les pays émergents qui se révèlent encore cette année extrêmement dynamiques avec une croissance à deux chiffres.

Web TV www.labourseetlavie.com : On pourrait dire qu’aujourd’hui la diversification que vous avez mise en place au cours des dernières années avec ces acquisitions, avec le positionnement géographique sur de nouvelles zones, paie c’est-à-dire quand on a cette Europe un petit peu toujours déprimée parce que cela fait un moment que l’on en parle de cette déprime européenne ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Oui, c’est notre stratégie de diversifier notre portefeuille d’activités, on le diversifie à la fois géographiquement, et aujourd’hui le groupe c’est quelque part une géographie à trois tiers, un tiers en France, un tiers en Europe hors de France, et un tiers en dehors d’Europe, l’Europe orientale et puis l’Amérique du Nord principalement. On le diversifie également en étant, et cela c’est un positionnement particulier pour les entreprises agroalimentaires, à la fois à nos marques, les marques Bonduelle, la marque Cassegrain, Artic Gardens sur le Canada, Globus en Europe orientale, mais également aux marques de nos clients, les marques de distributeurs. Nous sommes présents également en restauration hors foyer, restauration commerciale, restauration sociale, et en grand public. Donc cette diversification nous permet effectivement d’être résilient dans un contexte qui reste compliqué sur le plan de la consommation.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, entre les grandes marques et les marques distributeurs, comment évolue le marché si on prend le marché français par exemple ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Alors, assez étonnamment peut-être parce que l’on avait peut-être en tête à l’entrée dans la crise, les marques se sont renforcées pendant cette période de crise. Il y a un souhait du consommateur en matière de sécurité alimentaire, et très clairement, là les marques sont un gage de qualité des produits, et donc, au travers de ces cinq années de crise, nous avons vu nos positions de marché, nos marques se renforcer et continuer à croître.

Web TV www.labourseetlavie.com : On le sait, l’historique c’est la conserve, il y a eu depuis, bien sûr, le surgelé et puis les produits frais, produits traiteurs notamment, comment évolue justement ce mix-produit ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Nous avons des catégories de produits dans les pays matures qui sont plutôt résilientes c’est le marché de la conserve, c’est le marché du surgelé. Lorsque le contexte est extrêmement favorable, ce sont des taux de croissance limités, certes, mais lorsque le contexte est un peu plus déprimé, là on a une forte résistance, donc ce sont des oscillations en termes de croissance relativement limitées. en revanche les marchés de frais, de traiteur, sont eux beaucoup plus sensibles au contexte économique, ce qui fait qu’ils ont porté des taux de croissance de 10 à 15 % avant la crise, on va dire avant 2008, cette croissance est évidemment beaucoup plus limitée dans ce contexte-là. Mais ceci vaut pour les pays matures, ce n’est absolument pas le cas dans les pays émergents. J’en veux pour exemple la Russie où nous avons aujourd’hui une croissance supérieure à 20 % alors que le socle de cette activité en Russie c’est le marché de la conserve.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté justement de la stratégie, vous parlez souvent d’innovation, dans ce contexte-là, cela peut être aussi un critère de renouveler les produits, de créer de nouveaux produits ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Dans un contexte de consommation délicat, il est très clair que l’innovation doit être une innovation ciblée et perçue par le consommateur. Il faut un apport de valeur ajoutée. La recette marketing, cela ne marche pas. Et donc c’est ce que nous avons fait, notamment au travers d’une ligne de produits qui s’appellent les produits vapeur, en fait la révolution, c’est que c’est une conserve sans liquide, ce qui fait qu’à l’intérieur du produit, vous avez un produit beaucoup plus coloré, qui est beaucoup plus croustillant également, mais c’est un produit qui gardera l’ensemble de ses nutriments puisqu’il n’y aura pas de migration entre les qualités du produit et le liquide à l’intérieur de la boîte, et nous sommes aujourd’hui les seuls à proposer ce produit sur le marché.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des perspectives, comment vous les envisagez ? Vous avez toujours en tête que l’Europe reste un petit peu dans ce contexte morose, même si on a parfois des signaux disant que ça y est, on a un peu touché le fond en Europe, vous, en tant qu’industriel, qu’est-ce que vous voyez ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : On voit encore des points durs, et notamment les pays d’Europe du Sud, l’Italie qui est un pays extrêmement important pour nous dans notre activité de salades en sachet, donc on ne voit pas de reprise économique en tant que telle, on voit quelques mois qui se passent correctement. C’est vrai que le mois de décembre pour l’agroalimentaire, en tous les cas pour nous, nous a été plutôt favorable, mais on ne voit pas aujourd’hui de signes clairs de reprise, à l’inverse de l’Amérique du Nord où là on voit le climat de consommation se redresser.

Web TV www.labourseetlavie.com : Comment vont évoluer vos investissements dans les prochains mois ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : En termes d’investissements, investissements industriels, et ça c’est la pratique de la société, nous continuons à investir de façon significative, notamment dans nos outils de production, pour améliorer la qualité, la productivité, l’efficacité de nos outils, c’est un incontournable si l’on veut continuer à proposer aux consommateurs des produits accessibles, et puis sur le plan des investissements financiers, des acquisitions. Nous avons réalisé en 2012 trois belles acquisitions en Hongrie, en Russie, en Amérique du Nord. Nous sommes en quelque sorte dans la phase de digestion actuellement. Et puis, une fois que ces acquisitions seront parfaitement intégrées, ce qui est le cas, cela se passe extrêmement bien, il sera tout lieu d’imaginer d’autres opportunités.

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous avez dit également que les campagnes 2013 étaient déficitaires, notamment en Europe pour une partie, est-ce que cela peut avoir un impact et quel type d’impact cela va avoir ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Nous avons atteint en 2012-2013 un plus haut en termes de rentabilité. Nous avions l’ambition d’augmenter de nouveau cette rentabilité. Malheureusement la climatologie nous a été défavorable, chacun se rappellera le printemps que nous avons connu en Europe, mais cela était également vrai dans d’autres régions du monde, donc ceci va peser sur nos résultats cette année. Notre ambition est, à taux de change constant, de maintenir le niveau de rentabilité de l’exercice précédent, avant d’envisager sur l’exercice prochain une croissance de la rentabilité de nouveau.

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin, on va parler en ce début d’année du PEA PME, il se trouve que Bonduelle ne fait pas partie de ces valeurs qui peuvent figurer dans ce véhicule-là, on peut acheter néanmoins du Bonduelle, alors les actionnaires qui peut-être seraient déçus, comment vous les encourageriez à s’intéresser à Bonduelle ?

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : D’abord, vous le disiez, on peut tout à fait investir en actions Bonduelle, y compris au sein du PEA classique, c’est l’accès au PEA PME qui nous est compliqué aujourd’hui puisque les critères d’éligibilité ne nous sont pas favorables, et pour une raison assez paradoxale d’ailleurs qui est le critère de l’emploi puisqu’il il y a une barre qui est mise à 5000 emplois, et le groupe Bonduelle aujourd’hui a près de 10 000 collaborateurs. Mais je pense que Bonduelle continue à proposer aux investisseurs un profil de croissance, croissance alimentée par la croissance externe, mais également par la croissance interne à raison de 50 % pour chaque partie, et puis une rentabilité solide. Nous avons traversé cette période de crise avec une rentabilité tout à fait satisfaisante et continue. Donc je pense que nous proposons un profil d’investissement à la fois sécurisé, mais également de croissance.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Grégory Sanson d’avoir fait le point avec nous.

Gregory Sanson, Directeur financier de Bonduelle : Merci.

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