Interview Patrick Jeanmart Directeur Financier Cardio3 BioSciences : "La priorité, c'est le recrutement des patients".
Rencontre à l'European Small Cap Event de la biotech spécialisée dans les maladies cardiaques

12 avril 2014 20 h 58 min
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Cardio3 Biosciences est une société de biotechnologie de pointe spécialisée dans la découverte et la mise au point de thérapies régénérativesprotectrices et reconstructrices pour le traitement des maladies cardiaques.

Nous parlons de la stratégie de l’entreprise, de ses produits et partenariats, et des perspectives 2014, avec mon invité  Patrick Jeanmart Directeur Financier Cardio3 BioSciences

La Web Tv partenaire de l’European Small Cap Event organisé par CF&B Communicaiton qui s’est tenu à Paris le 7 et le 8 avril.

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : Je pense que, si on regarde la performance boursière, je pense que le marché a apprécié les étapes que nous avons franchies ces derniers temps puisque on est entré en bourse avec une capitalisation de l’ordre de 100 millions d’euros, on est maintenant autour de 250 millions d’euros, donc une belle performance sur neuf mois, et qui s’explique en grande partie par les étapes que nous avons franchies et surtout par notre capacité à réaliser ce à quoi nous nous étions engagés lors de l’entrée en bourse.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Votre spécialité, vous, vous êtes une Biotech dans le domaine de la chirurgie cardiaque, donc vous avez différents produits dans ce secteur-là, quels sont les produits justement sur lesquels vous travaillez aujourd’hui ?

 

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : Le produit le plus avancé est un produit cellulaire, donc une thérapie cellulaire pour la régénération du muscle cardiaque. Donc on s’adresse à des patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque. L’insuffisance cardiaque, c’est l’incapacité du cœur à subvenir aux besoins des autres organes, donc c’est fournir suffisamment de sang à chaque battement de manière à alimenter en oxygène les différents organes. C’est notre produit le plus avancé. On est en phase 3 clinique, nous étions en phase 3 clinique européenne, au début de la phase lors de l’entrée en bourse. On est maintenant bien avancé. On a communiqué récemment nos résultats à fin 2013, au cours de desquels on a confirmé qu’en termes de recrutement des patients dans notre étude européenne, on était tout à fait en ligne avec nos objectifs. Et début de cette année-ci, au tout début janvier, on a reçu l’aval de la FDA pour un second essai clinique, même type de patients, mais cette fois-ci aux États-Unis.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc ça c’est effectivement le produit cible, comme on dit, c’est celui sur lequel vous mettez le plus de moyens ?

 

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : Voilà, donc en fait on est une petite société, jusqu’en juillet dernier, on était une société privée, donc avec des capacités de financements relativement limitées, et on a très rapidement mis l’emphase sur un seul produit de manière à l’amener le plus loin possible dans son développement clinique avant d’investir dans d’autres indications thérapeutiques. On a la chance de pouvoir exploiter une technologie qui était développée à la Mayo Clinic aux États-Unis, qui est un très gros centre de recherche et très réputé, et cette plate-forme nous donne l’opportunité d’aller dans beaucoup d’indications en cardiologie, plus spécifiquement dans les maladies cardiaques. Maintenant on a fait le pli de courir un cheval précisément plutôt que de se lancer dans quatre ou cinq indications, sachant que nous avions des moyens financiers très limités à l’époque.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, du côté de la stratégie de la société, les Biotech eux souvent n’attendent parfois pas la phase 3 pour trouver des accords avec des grands groupes pharmaceutiques, vous vous voulez aller jusque-là, donc on imagine pour en retirer le maximum parti de cette… Est-ce que cela va être effectivement l’enjeu des prochains mois d’aller à la phase 3 et de trouver des partenariats ?

 

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : L’enjeu, comme vous le dites très bien, c’est avant tout un enjeu opérationnel. On veut démontrer au marché notre capacité de recruter des patients, de finaliser le recrutement des patients de manière à rentrer dans ce que l’on appelle la phase « suivi des patients » qui est une phase de suivi à neuf mois dans notre essai clinique afin d’obtenir les résultats de la phase 3 fin 2015, et on dispose de la trésorerie pour financer l’ensemble des activités de l’entreprise. Donc on est dans une situation relativement confort. On ne dépend donc pas d’un potentiel partenariat que l’on devrait signer afin de financer l’essai. Donc c’est une situation confortable, je le répète. Maintenant il faut être raisonnable et pragmatique. Notre métier, c’est de développer un médicament, une thérapie. Notre métier n’est pas avant tout la commercialisation d’un produit. On pourra peut-être le faire, on a certains membres de notre équipe de management qui ont cette capacité-là, maintenant qui sommes-nous, pour nous comparer à des grosses sociétés pharmaceutiques dont vous connaissez les noms. Donc je pense que c’est une thérapie innovante dans une indication thérapeutique pour laquelle aujourd’hui il n’y a pas de solution curative pour les patients, donc c’est un domaine qui est clairement analysé par les pharmaceutiques, mais probablement qu’elles feront le saut plus tard dans le développement qu’elles ne peuvent le faire dans une molécule par exemple.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Si on s’intéresse donc à ce qui va pouvoir aussi se développer chez vous, donc qui n’en est pas encore à cette phase-là, quels seront les autres produits sur lesquels vous irez également et que vous avancerez, vous pensez avancer ?

 

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : On a… On s’est engagé vis-à-vis de nos actionnaires d’investiguer une autre indication thérapeutique, une autre voie, qui est l’infarctus du myocarde. Donc, l’insuffisance cardiaque, c’est une maladie chronique qui résulte d’un infarctus du myocarde, mais c’est quelques années après l’infarctus. On a une cicatrice, le patient est stable et on a le temps de prélever les cellules, de les modifier, et de les réinjecter de manière à régénérer son cœur. Dans la phase aiguë de la maladie, il vous faut une solution la plus rapide possible, c’est-à-dire que l’on n’a pas le luxe de pouvoir prendre des cellules, de les modifier et de les réinjecter, il faut que le patient soit revascularisé et traité le plus rapidement possible lorsqu’il arrive à l’hôpital avec un infarctus. Et donc, on a en fait avec toute la technologie que nous exploitons de la Mayo Clinic, on a cette capacité d’aller identifier certaines protéines qui sont responsables de la mort cellulaire ou qui en tout cas peuvent lutter contre la mort cellulaire, qui peuvent lutter contre l’inflammation, ce sont ces sous-ensembles de protéines que nous allons utiliser dans le traitement de l’infarctus du myocarde. Donc dans ce cas précis, il ne s’agit plus d’une thérapie cellulaire, mais plutôt un ensemble de protéines, cela se rapproche plutôt du business model des pharmaceutiques, mais c’est plusieurs listages pour l’instant, donc c’est encore en phase préclinique, c’est-à-dire en laboratoire et dans l’animal, et nous pensons être dans l’homme fin d’année prochaine, un premier essai clinique dans l’homme fin d’année prochaine.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous avez également des produits, les fameux cathéters, qu’est-ce que l’on peut en dire de ces produits ?

 

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : Alors, c’est très bien d’avoir une thérapie cellulaire qui fonctionne, encore faut-il pouvoir l’administrer dans le tissu. En l’occurrence ici dans le cœur, donc c’est un cathéter que l’on introduit dans l’artère fémorale, on remonte à l’intérieur du ventricule et on va injecter en bordure de zone infarcie. Vous imaginez un cathéter qui est une sorte de spaghetti mou avec une aiguille qui se développe au pouls, qui injecte une solution dense dans un tissu dense et qui bat, probabilité que le cathéter entre et sorte, et ça c’est important. Donc on a dû développer, on a dû être inventif également et développer notre propre cathéter qui a une double caractéristique, d’une part lorsque l’aiguille se développe, elle se déploie, elle se déploie de manière courbe pour aller s’ancrer dans le tissu, et d’autre part on a multiplié le nombre de trous de diamètres différents pour augmenter la surface de diffusion. C’est un cathéter qui est marqué CE, donc qui est autorisé à la commercialisation en Europe et dans les pays qui reconnaissent le marquage CE, qui est utilisé dans le cadre de notre phase 3 en Europe et qui, nous l’espérons, sera également approuvé par la FDA dans les prochaines semaines.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin, si l’on devait donner votre priorité 2014 ?

 

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : La priorité, elle est claire, c’est le recrutement des patients européens parce que c’est vraiment ce qui va nous mener à l’étape supérieure.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : On suivra cela. Merci Patrick Jeanmart, d’avoir été nous, donc le directeur financier de Cardio3 BioSciences .

 

Patrick Jeanmart, Directeur financier de Cardio3 BioSciences : Je vous en prie, merci beaucoup.

 

 

© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés, le 12 avril 2014.


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