Interview Marcello Conviti Directeur Général Carmat.
Stratégie et perspectives du spécialiste du coeur artificiel

15 septembre 2013 15 h 29 min
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Stratégie et perspectives du spécialiste du coeur artificiel.

La société qui a développé un coeur artificiel vient de publier ses résultats semestriels. Comment avance les essais liées à cette prothèse ? Quels financements, quelles avancées ? Notre inivté pour en parler est Marcello Conviti Directeur Général Carmat.

Web TV www.labourseetlavie.com : Marcello Conviti, bonjour. Vous êtes le directeur général de Carmat. On va parler avec vous de votre actualité et des perspectives, un petit rappel puisque vous avez publié des résultats semestriels, on rappelle que vous êtes en train de préparer un cœur artificiel, on va en parler ensemble…

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : D’abord, terminer de préparer un coeur artificiel, nous sommes en train de faire le premier tour des implantations, le premier tour clinique sur notre cœur artificiel.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, les résultats semestriels, qu’est-ce que l’on peut en dire ?

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : C’est un peu les deux choses à mon avis ou trois, si vous voulez. Un, nous sommes au niveau des dépenses, c’est mieux que le semestre de l’année passée, ça c’est normal parce que nous on a terminé toute la phase de développement, nous sommes plutôt en phase de préproduction et préparation des essais cliniques. Deux, au niveau des « cass » nous sommes très bien parce que on a obtenu l’accord de l’ancien Oséo qui s’appelle BPI maintenant, et donc on a cassé l’argent lié avec, et donc c’est une bonne nouvelle parce qu’elle rassure notre niveau de « cass » à la fin de la phase 3. Trois, notre activité de préparation après la communication que l’on a faite sur l’accord que l’on a eu avec le quatre centres à l’étranger continue très bien, donc la disponibilité du produit et nous on travaille aussi avec d’autres autorités, y compris l’autorité française, pour avoir l’autorisation dans les autres pays, donc trois le pilier de notre activité majeure dans le premier semestre 2013.

Web TV www.labourseetlavie.com : Cette prothèse de cœur artificiel, comment elle a évolué entre la conception et aujourd’hui ? Elle a beaucoup évolué ? Il y a eu beaucoup d’amélioration ?

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : Il y a, si vous voulez, trois axes d’évolution. Le premier axe, c’est au niveau de la partie implantable, au niveau des dimensions externes du matériau, il n’a pas évolué, c’est exactement la même chose. On a eu des raffinements au niveau de la technologie appliquée, donc beaucoup de procédures, on utilise la technologie beaucoup plus figée aujourd’hui qu’elle ne l’était avant. Deux, on a une belle évolution sur la partie externe, donc la console hôpital et la console domicile que l’on utilise pour nos patients, là on a fait une belle  évolution. Elle était prévue, mais on a… la version qui était prévue à l’époque, et on a aussi fait une belle évolution au niveau des logiciels. Peut-être que vous et les spectateurs se rappellent que notre prothèse, c’est la seule qui va réagir à mesure des besoins des patients. Un patient, disons normal, dans des conditions physiologiques, et un patient malade qui a d’autres maladies, pas seulement la maladie cardiaque, donc un patient pathologique, nous on a tout un software qui fait que le cœur artificiel, il agit comme un cœur naturel. Donc là on a ajouté pas mal de pièces de notre soft qui est complètement validée et tout le reste. Genre je pense aux grands axes sur les produits, sur la prothèse, et sur le produit lié avec. Du début, on a fait beaucoup d’autres choses bien évidemment, toute la certification, toute la partie d’industrialisation et tout le reste qui sont des choses très importantes en prospective. Pour nous maintenant, c’est la vérification clinique de notre prothèse, la clé de cette étape de développement que nous avons aujourd’hui.

Web TV www.labourseetlavie.com : Aujourd’hui, jusqu’à présent, vous avez fait donc… Il y a des tests cliniques auprès des animaux effectivement ?

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : Oui, notre stratégie des tests était toujours près de l’aéronautique. Donc on a fait beaucoup de simulations, on a des banques de simulation, on a fait un énorme investissement sur les simulations parce que nous on pense que pour le cœur artificiel global, et pour notre cœur qui est le plus évolué disponible sur le marché, les tests animal sont toujours un petit peu difficiles à réaliser. On a besoin d’un veau, on a besoin d’un veau qui ne va pas trop grandir, il y a des choses que j’ai dites pas mal de fois, et je pense que votre spectateur les connaît très bien. Par contre, on a fait aussi certains des tests animal parce que on a eu des autorités de santé qui ont imposé cela, c’est un petit peu plus une procédure classique. Aussi les guidances de la société américaine de transplantation qui ont été publiées au mois de décembre, elle dit que les essais sur l’animal sont toujours importants pour les gestes opératoires, mais pas pour prévoir très bien les résultats. Et on a beaucoup d’exemple à propos de cela et nous on a développé notre stratégie de développement depuis le début surtout avec des simulations, comme je l’ai dit, de l’aéronautique principalement.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement du côté de l’humain, donc des futurs patients, comment… à quelle échéance cela va se passer pour vous ?

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : À quelle échéance ? Le critère, c’est un critère de malades très malades parce que nous, avec nos premières batteries de patients, on appelle scientifique qui s’appelle cohorte de patients, on a des patients très malades parce que non on ne peut pas dire « on a fait… on va démontrer notre sécurité », donc on va démontrer surtout la sécurité. Donc ce sont des malades très malades qui sont évalués dans un certain nombre de centres. On a bien évidemment terminé toute la formation des centres parce qu’il y a une chose, c’est choisir les malades, et vous comprenez que ce sont des malades « terminal » donc ce sont des malades qui ne peuvent pas attendre beaucoup de temps. Donc il y a toujours malheureusement une liste dans laquelle quelqu’un sort et quelqu’un entre. Par contre on a tout fait sur la formation en France, c’est la raison pour laquelle le jour où on a l’autorisation en France, on peut procéder en France tout de suite. Par contre dans les pays étrangers dans lesquels on a eu l’autorisation à la fin du mois de mai, là on fait tout un programme de formation avec des simulations des gestes opératoires sur place, et tout le reste, qui prend un petit peu de temps. Mais la sélection des patients, elle est à l’essai avec Carmat, nous on donne un protocole et des outils d’évaluation. Et ce sont les équipes cliniques locales et l’investigateur qui a la main à propos de cela.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des financements, donc on parlait de BPI, il y a eu des versements en juillet, il y a également des fonds propres avec Kepler Cheuvreux…

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : Exactement. Nous on a, c’est une chose que j’ai oubliée de vous dire avant, c’est un fait marquant, parce que c’est la première fois, on a choisi cette ligne de equity Line, de financement avec Kepler parce qu’il est très flexible avec une dilution absolument minimale si jamais on a des questions. On a dans cette manière testé, on n’a pas besoin de cela, on a testé le système d’une façon très bien, donc il roule très bien, notre actionnariat a réagi très bien. Il était capable d’avoir un petit peu de fonds propres en plus à propos de cela, mais ça c’est un fonds ouvert que l’on a, en 24 mois peut décider de faire des tirages au fur et à mesure, et c’est un outil qui est là, mais pour l’instant avec les bons rates que l’on a aujourd’hui, on n’a aucun souci de ces choses-là. On a un horizon qui nous permet de terminer notre première phase d’essais cliniques, de démarrer la deuxième phase, après on verra.

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, pour les investisseurs qui vous suivent, les prochaines étapes clés… ?

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : Les étapes de création de valeur sont bien évidemment l’implantation elle-même et le résultat des premiers cas de patients… Je pense que aussi l’autorisation des autres pays, notre actionnariat il est bien évidemment très sensible parce qu’il donne la crédibilité du projet d’un côté, les opportunités d’implantation de l’autre côté. Mais en gros, la grande étape de création de valeur sera l’implantation humaine et le résultat des premiers cas de patients sur l’implantation, là il donne réellement un petit peu… Il sera avant et après dans cette manière,  sur les « milestones » sur le chemin de Carmat, historique.

Web TV www.labourseetlavie.com : Et on suivra cela. Merci d’avoir fait le point avec nous, Marcello Conviti.

Marcello Conviti, Directeur général de Carmat : Merci à vous, c’est toujours bienvenu d’être ici et de partager l’information avec vos spectateurs et bien évidemment avec vous et votre équipe.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci beaucoup.

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