Bernard Streit Pdg Delfingen.
Interview résultats semestriels 2010

16 septembre 2010 10 h 56 min
+ de videos
182
Views

Delfingen : Résultats semestriels 2010

Bernard Streit Pdg Delfingen revient sur les résultats semestriels 2010 marqués par une forte progression de l’activité.

Delfingen est spécialiste des protections des câblages électriques dans le secteur automobile.

Web TV www.labourseetlavie.com : Bernard Streit , bonjour, vous êtes le Pdg de Delfingen. On va parler avec vous d’automobile…d’équipement automobile, à travers votre activité et vos résultats semestriels. Quand on regarde la forte progression des résultats sur ce premier semestre 2010, et de l’activité bien entendu, on se dit que l’automobile va mieux, mais à quel niveau elle va mieux ? Est-ce qu’on est sorti de crise ? Est-ce qu’on est simplement après une forte chute de production, dans un retour presque à la normale ?

Bernard Streit PDG de Delfingen : « Ecoutez, les situations sont contrastées en fonction des pays. Aux Etats-Unis la chute a été très profonde. Le marché est reparti quasiment sans être dopé, donc il reprend une pente plus douce et plus régulière, et donc la situation… est plus saine. En Europe le marché avait chuté aussi considérablement. Il a été dopé pendant un certain nombre de mois, ce qui a favorisé la consommation de voitures de petite… de petites voitures, de voitures d’appel d’entrée de gamme. Les primes à la casse, comme les appellent les français, sont quasiment terminées, mais on voit le relais qui est pris par les voitures de moyennes et de hautes gammes qui sont souvent nettement mieux équipées que des voitures de petites… de petites séries… et donc, bonhomme allant, va permettre de faire un deuxième semestre en ligne avec un premier semestre, mais sur des niches de marché dans le secteur automobile en Europe différentes. Et sur le marché asiatique, et bien la crise n’a presque pas marqué la Chine, et la progression du nombre de voitures fabriquées et consommées en Chine reste en forte progression et sera encore en forte progression dans les années à venir. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Aujourd’hui, quand on parle des marchés automobiles mondiaux, on parle souvent Etats-Unis et Europe mais on devrait parler d’abord de la Chine qui est un des rares marchés en forte croissance.

Bernard Streit PDG de Delfingen : « Exactement. Et d’ailleurs quand on cumule les productions asiatiques… et qu’on les compare à l’Europe et les Etats-Unis, rapidement, ça sera à part égale, entre l’Asie et l’Europe et l’Amérique réunies. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, du côté de la société, vous êtes spécialistes de la protection du câblage électrique. Durant la période vous avez utilisé, en quelque sorte, toutes les mesures possibles – donc on a parlé de chômage partiel – pour tenir, quelque part, au moment de ces chutes de production, mais en même temps pouvoir rebondir. Quel a été justement la stratégie que vous avez utilisée ?

Bernard Streit PDG de Delfingen : « Ecoutez, on doit notre situation telle qu’elle était présentée sur le semestre à deux choses : la première, c’est… on la doit à l’agilité, à l’intelligence, au sang-froid de nos collaborateurs pendant cette période extrêmement difficile… pendant ce tremblement de terre… On la doit aussi à autre chose, c’est que, pendant des années… peut-être pendant douze ans maintenant, depuis notre introduction en bourse, on a patiemment et rigoureusement construit l’entreprise qui était aux normes anti-sismiques. Donc la combinaison de ces deux… de cette attitude de nos collaborateurs, le fait d’avoir construit une entreprise anti-sismique, fait qu’on a passé ce tremblement de terre sans trop de catastrophes. Or c’est vrai que si on sort de cette métaphore et qu’on fait de la… et qu’on regarde un peu ce qui s’est passé à l’intérieur, effectivement on a cherché à préserver pendant cette crise toutes nos forces vives, parce qu’on savait qu’après cette crise, il y aurait une reprise de l’activité et qu’il fallait pas la rater. Donc pour ça, pour éviter de perdre nos forces vives, on a utilisé tout l’arsenal qui était mis à notre disposition, dans les différents pays où nous étions pour s’adapter, faire du chômage partiel, faire des adaptations d’horaires, et pour éviter de se séparer de nos collaborateurs. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors en même temps on imagine que les constructeurs qui sortent eux aussi de crise – on a vu Peugeot Renault rembourser une partie des aides que l’Etat leur avait accordées – on les imagine faisant encore plus pression sur les équipementiers – alors je cite des français mais on pourrait citer General Motors qui va revenir en bourse aussi – la pression est toujours là ?

Bernard Streit PDG de Delfingen : «Oui. Alors un petit point quand même sur le remboursement par les constructeurs français des prêts accordés par l’Etat… parce que c’est de la bonne gestion, puisqu’ils sont capables aujourd’hui d’emprunter de l’argent à des taux… beaucoup plus intéressants qu’à l’époque. D’abord à l’époque les taux étaient élevés et là, il y avait quasiment pas de disponibilité pour emprunter. Donc, parce que c’était de la bonne gestion. Après qu’ils reviennent sur… leurs vieux démons, de presser sur le prix continuellement, je pense que ça c’est depuis que le commerce existe, il y a toujours eu une pression de la part de celui qui achetait sur celui qui vendait… En revanche, je pense que dans la filière automobile, globalement et mondialement, on s’est rendu compte qu’un constructeur était solide s’il était adossé à une filière qui était solide. Et cette réflexion-là est en train de reprendre corps, et on voit des attitudes qui changent dans la façon de se comporter avec les entreprises de la filière. Or tout n’est pas réglé… parfait dans ce monde, mais les choses sont en train d’évoluer très favorablement. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors de votre côté aussi, du côté financier, vous avez fait une augmentation de capital. A cette occasion il y a… alors on connait pas forcément le FMEA, le fond de modernisation à des équipementiers automobiles, qui est rentré aussi au capital… A quoi a servi ce renforcement justement, au financier ?

Bernard Streit PDG de Delfingen : « Et bien écoutez, il faut savoir qu’avant la crise nous avions fait l’acquisition de notre concurrent américain M&Q, que nous étions donc fortement endettés, que notre ratio dette / fond propre n’était pas favorable du tout, donc il nous fallait consolider nos fonds propres pour permettre aussi aux banques de nous accompagner aussi dans cette situation difficile. Le FMEA est tombé juste à propos pour nous, parce que c’était la volonté à la fois des constructeurs et à la fois du gouvernement de créer des entreprises encore plus compétitives, donc faire des champions encore des plus grands champions. Donc on a profité de cette situation pour augmenter notre capital. C’est vrai que c’était pas la meilleure situation en termes de valorisation de Delfingen à cette époque, puisque notre cours était au plus bas, mais c’est quand même rassurant pour la pérennité de la société. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors vous parlez aussi constamment, on dirait, d’innovations, de nouveaux produits… On parle aussi de produits textiles, c’est vrai qu’on avait plus parlé de plastique, mais le textile… donc c’est des innovations qui permettent finalement l’utilisation… du plastique comme du textile… c’est étonnant…

Bernard Streit PDG de Delfingen : « Ecoutez, l’arrivée du textile dans la protection des câblages est principalement dictée par le côté confiné du moteur dans l’habitacle. Et donc avec des vibrations énormes qui vont amener des fils électriques servant au transfert de puissance ou d’informations à se frictionner contre des durites, par exemple, qui transportent de l’eau ou du carburant, et à les cisailler, à les couper et donc à rendre le véhicule inutilisable. Donc les constructeurs ont cherché à trouver des systèmes de protection qui soient moins agressifs dans le compartiment moteur, et ils se sont tournés sur des protections qui étaient sur des bases textiles. C’est donc toujours des matières plastiques, mais tricotées, tissées ou cannelées qui permettent de… d’enrouler le câblage, de protéger le câblage et de donner une meilleure protection, tout en respectant les autres durites ou les autres corps, les autres éléments d’alimentation du moteur qui passent à proximité. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, en conclusion, l’ensemble de l’année 2010 et peut-être un mot de 2011… Est-ce qu’il y a une visibilité sur 2011 ou est-ce que c’est encore un peu tôt ?

Bernard Streit PDG de Delfingen : «Ecoutez… non, je pense qu’on a une vision assez claire sur le marché mondial aujourd’hui. Donc, comme je vous l’avais dit, la Chine, le marché… la Chine et l’Asie sont en pleine croissance. On a un développement qui se fait en Asie puisqu’on va ouvrir notre deuxième usine en Asie dans quelques jours à Wuhan. On a déjà une usine qui marche fort au Philippines, donc sur la partie asiatique, pas de soucis de charges d’activité. Aux Etats-Unis, nos usines sont prêtes à recevoir une activité plus forte. Les Etats-Unis ont fabriqué et consommé 12 millions de voitures sur 2010. Vous savez que le niveau de consommation moyen des américains est plutôt entre 15 et 16 millions de voitures par an, donc ils vont retrouver sûrement ce niveau de consommation dans l’année 2011, donc pas de soucis majeurs en vue. L’Europe semble annoncer quelques tassements d’activité, et c’est plus l’Europe qui nous inquièterait en termes de volumes pour 2011 que les deux autres zones géographiques que j’ai évoquées. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci beaucoup d’avoir fait le point avec nous, Bernard Streit PDG de Delfingen.

Bernard Streit PDG de Delfingen : «Je vous remercie. »

Print Friendly, PDF & Email