« L’info éco + » cette semaine avec les thèmes suivants :

Cette semaine a vu les droits de douanes Chine USA baisser, mais le sujet est-il vraiment réglé ?

 

C’est vrai que les marchés boursiers ont été euphoriques, alors qu’il faut le rappeler il ne s’agit que d’une pause de 90 jours dans leur guerre commerciale. Ils se sont d’ailleurs un peu calmés ensuite. Alors un sursis pour espérer trouver un accord, certes nous ne sommes plus à 145%, mais personne n’a de certitude sur la suite, un accord ou des droits de douanes qui grimpent à nouveau. En Chine, de nombreux emplois sont en jeu et aux Etats-Unis, l’on voit bien que de nombreuses entreprises sont coincés car elles ne peuvent pas relocaliser leur production du jour au lendemain. Le sujet de fonds demeure, les chaines d’approvisionnement sont toujours perturbées, les cargos ne se déplacent pas par un simple claquement de doigt. La confiance n’est toujours pas revenue. Bref, il faut décrypter les annonces américaines avec sérieux, les marchés financiers ont mis leurs lunettes roses, la réalité est moins glamour.

Depuis le début de l’année, il ne se passe pas une semaine sans annonces de Donald Trump, cela cache-t-il d’autres sujets essentiels pour l’économie ?

Il faut le dire, nous traversons un désordre international inédit, avec trois, voire 4 guerres qui font actuellement rage. L’Ukraine bien sûr, Israël et Gaza, au Soudan, mais aussi l’inde contre le Pakistan, où nous parlons de deux puissances nucléaires. Les droits de douane bloquent l’économie mondiale et l’illusion serait de croire que nous pourrions par je ne sais quel miracle revenir à un ordre ancien. Nous célébrons cette année le 80ème anniversaire de la fin de la Seconde Guerre Mondiale.  Les dirigeants russes et chinois viennent de se rencontrer à Moscou, pour comparer les « forces fascistes arrogantes » vaincues en 1945 à « l’unilatéralisme, l’hégémonie et l’intimidation » d’aujourd’hui ! la Notre ! La Russie a une économie tournée exclusivement vers la guerre, et Vladimir Poutine veut restaurer l’Empire russe. L’Inde de Narendra Modi a ses propres ambitions face au Pakistan soutenu par la Chine. Des puissances économiques moyennes, Turquie, Brésil, Afrique du Sud peuvent aussi trouver des opportunités dans ce désordre mondial. Comme les monarchies pétrolières que visite actuellement Donald Trump. Et 80 ans après Hiroshima et Nagazaki, il faut rappeler que la guerre qui est menée par la Russie dotée de l’arme nucléaire contre l’Ukraine, un pays qui a volontairement renoncé à ses armes nucléaires de l’ère soviétique en 1994 en échange de garanties de sécurité de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et oui je ne rigole pas de la Russie, c’est désormais en Corée du Sud que l’Etat réfléchit à l’acquisition de l’arme nucléaire, face son voisin belliqueux qui est soutenu par les Russes. Un nouvel ordre économique et géopolitique se dessine

Géopolitique, économie, tout se mêle pour ce nouvel ordre international ?

Vous le voyez dans la bataille technologique en cours dans l’intelligence artificielle, la surprise du chinois Deepseek n’interdit pas de penser qu’il pourrait y avoir la même surprise sur la partie militaire. Guerre pour les puces de dernière génération, le sujet des terres rares pour la transition énergétique, le contrôle des données et des réseaux de communication Changement climatique et croissance démographique, la concurrence pour les ressources en eau, les pressions migratoires massives avec le changement climatique, oui, la Chine a sans doute intérêt à préserver le commerce mondial pour son économie Mais la mondialisation nouvelle version, le fameux monde d’après qu’on nous avait décrit pendant la Covid, il est bien moins tranquille que prévu. Et cela concerne les Etats, les entreprises, nous tous citoyens, abreuvés de fake news et de manipulations en tout genre. Nous devons nous préparer à une période sans doute longue de désordre mondial. Car  nous sommes passés dans un monde où l’économie est au second plan par rapport aux jeux politiques, non seulement aux États-Unis, Trump et sa guerre commerciale en est la meilleure illustration, mais aussi dans de nombreux autres pays. Aux Etats-Unis des Universités parlent désormais de « géoeconomie » et un ancien fonctionnaire du Trésor américain demande même aux entreprises de créer un nouveau poste de « CGO » ou directeur de la géopolitique pour naviguer dans ce nouveau monde flou entre commerce et politique où les règles peuvent changer du jour au lendemain et donc ne sont pas forcément solides ! On verra si les entreprises adoptent cette idée.

 

Didier, c’est un changement profond qui se déroule sous nos yeux donc ?

 Oui quand Donald Trump affirme que l’Amérique se fait arnaquer par ses concurrents Alors que les politiques étaient concentrées sur le bien être de leur pays, la position relative d’un pays par rapport à un autre compte désormais en priorité, la Chine et les USA recourent à des stratégies géoéconomiques, d’autres pays y vont aussi, la BCE accélère sur l’euro numérique pour contrer la domination américaine dans les paiements internationaux, le Japon utilise ses avoir en Bons du Trésor pour négocier. L’Arabie. Bref, les politiques technologies, commerciales financières ou militaires s’additionnent pour un nouveau monde qui prend la place de l’ancien, avec tous les risques associés. Le Directeur de la géopolitique risque de détrôner dans la durée le Chief Happiness Officer ! Nous allons devoir apprendre à naviguer dans cette géoéconomie.

 

 

Taux français on a monté mais on reste sous les niveaux d’il y a un mois, les investisseurs regardent surtout ce qui va se passer aux Etats-Unis !

 

 

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