« L’info éco + » cette semaine avec les thèmes suivants :

sur le blocage par Microsoft de la messagerie professionnelle de Karim Khan, procureur en chef de la Cour Pénale internationale CPI, que s’est -il passé ?

« Je vous ai parlé au cours des dernières semaines de ce désordre mondial que nous vivons, guerre économique, guerre militaire, informationnelle avec les plateformes américaines ou chinoises. Vous qui êtes fidèles à l’info éco +, vous m’avez déjà entendu parler « Cloud souverain »  (là où l’on stocke les données), j’ai eu l’occasion d’interviewer un ancien militaire Arnaud Coustillière en charge du pôle cyberdéfense il y a quelques semaines

Il me disait La réélection de Donald Trump ouvre une ère d’incertitudes. Nos dépendances numériques aux GAFA ne sont plus seulement un enjeu technologique, elles sont devenues une menace stratégique pour notre souveraineté, notre économie et notre modèle de société ; nombre de nos données sont sous le cadre juridique des États-Unis.

Vous pensez qu’il exagérait, dites-vous qu’en février dernier, les États-Unis ont imposé des sanctions à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. Et ce qui s’est passé ensuite doit alerter tous ceux qui dirigeant nos entreprises du CAC40 et d’ailleurs.

Le procureur général Karim Khan n’avait plus accès aux e-mails de son compte Microsoft. Vous entendez, plus d’accès et j’ajoute que ses comptes bancaires ont été gelés au Royaume-Uni. Les membres américains du tribunal basé à La Haye ont été informés que s’ils se rendaient aux États-Unis, ils risquaient d’être arrêtés. Le temps de la naïveté est terminé me disait Arnaud Coustillière. C’est une confirmation.

Pour rappel Donald Trump avait sanctionné la Cour après qu’un panel de juges de la CPI avait émis en novembre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant. Résultat : S’il prend l’avion pour les États-Unis, Karim Khan sera probablement arrêté à son arrivée. Selon l’Associated Press, la CPI est paralysée par le blocus imposé à Microsoft.

Comment peuvent s’adapter les entreprises françaises ?

Alors, nous l’avons vu depuis des semaines, clairement l’Administration Trump n’est pas l’amie de l’Europe rompant avec 80 ans de relations historiquement amicales sans nier la concurrence économique bien entendu. La donne a donc changé. Et que dire avant de parler des entreprises de nos administrations publiques qui sont dépendantes de Microsoft. Pour les entreprises, elles peuvent l’être, mais les plus intelligentes ont pu aussi développer des solutions autres afin de ne pas dépendre seulement de l’américain Microsoft.

Car quand on y regarde de près, Microsoft disait en mai vouloir « maintenir la résilience numérique de l’Europe même face à la volatilité géopolitique », promettant même de se dresser juridiquement contre toute demande de suspension de ses services Cloud en Europe. Et là pour la CPI, elle n’a opposé aucune résistance à Trump, contre une organisation indépendante en Europe. Microsoft pour le CPI a indiqué que cette coupure résultat de discussions continues avec le CPI, mais qu’elle n’avait à aucun moment suspendus ses services à la CPI en tant qu’organisation.

Au-delà de la com, nous devons collectivement nous réveiller (messagerie, Cloud, logiciels…) peut-on encore dépendre autant des solutions américaines ?

Pour faire simple, s’appuyer uniquement sur les services Microsoft pour des besoins critiques comporte des risques. Ceux qui en doutaient où certains DSI (Directeurs des Services d’information des entreprise) qui parfois ont été biberonnées à l’école Microsoft feraient bien de se bouger avant un nouvel incident qui pourrait être mortel. Les fonctionnaires Français ont-ils des messageries autre que Microsoft ? Pour nos entreprises PME, ETI, CAC40, administrations, collectivités, la facilité c’est terminé, prenez-en conscience car si vous continuer un jour vous vous réveillerez mais pour constater que vous avez les mains liées. Sans solution intelligente, locale ou régionale, avec vos données protégées.  Aujourd’hui, plus de 70 % du cloud utilisé en Europe est opéré par des acteurs non européens, soumis aux lois extraterritoriales américaines comme le CLOUD Act ou le FISA Un mouvement souverain prendra du temps, mais il me semble que les vrais entreprises durables ont compris ce qui se passe et les changements à opérer. Et je pourrais ajouter que deux groupes américains (Visa et Mastercard) bien connus traitent à eux seuls « deux tiers des paiements par carte dans la zone euro », là aussi les risques existent désormais ! Intelligence économique ne doit pas être une option.

Le Japon, pire que la Grèce : Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba vient de faire du bruit devant le Parlement : « La situation budgétaire de notre pays est sans aucun doute pire que celle de la Grèce. »

Toutes les émissions “L’info éco +” déjà diffusées sont disponibles sur ce lien : https://www.labourseetlavie.com/category/economie-et-pedagogie/linfo-eco-presentee-par-didier-testot-sur-sud-radio