Stratégie et perspectives : Interview Marc Delcourt Pdg Global Bioenergies.
Au Forum SMALL & MIDCAPS Gilbert Dupont, Marc Delcourt nous dit "Pas d'urgence à lever des fonds"

23 juin 2013 12 h 22 min
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À l’occasion du Forum SMALL & MIDCAPS Gilbert Dupont le Pdg de Global Bioenergies, Marc Delcourt, nous confie qu’il n’y a “pas d’urgence à lever des fonds“.

Selon lui il y a des questions sur ce sujet de la levée de fonds et il nous répond à ce sujet à 8mn 55 dans cet interview vidéo :

Il y a des questions sur levée des fonds il est entendu que Global Bionergies lève des fonds un jour pour continuer à progresser, justement à financer cette phase industrielle, ce qui est clair c’est qu’il n’y a pas urgence, nous on a des fonds suffisants…, on a une année de visibilité au périmètre actuel,…alors évidemment on va pas attendre d’avoir dépenser notre dernier centime pour s’en préoccuper, mais on a pas de pression, il y a un débat qui est établi : est-ce qu’il faut lever ? quand ? comment ? En une fois, en plusieurs fois, voilà donc aujourd’hui, on dit rien de précis si ce n’est qu’il n’y a pas d’urgence


URGENT : le 27 juin la société annonce 20 millions d’euros d’augmentation de capital pour financer ses pilotes industriels.


L’interview complète de Marc Delcourt Pdg de Global Bioenergies :


Web TV www.labourseetlavie.com : Marc Delcourt, bonjour. Vous êtes le Pdg de Global Bioénergies. On va parler avec vous de votre stratégie. Vous êtes aujourd’hui au forum Gilbert Dupont, vous rencontrez des investisseurs, j’imagine que vous leur dites un petit peu où en est Global Bioénergies dans ses projets de développement, comment se présente pour vous cette année 2013 ? C’est une année importante ?

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : 2013, on avait dit au moment de notre introduction en bourse mi-2011 que ce serait une année charnière, le grand sujet c’était dans les plans, à cette époque-là c’était de démarrer le premier pilote industriel sur notre programme le plus avancé. Donc je vous rappelle ce que l’on fait, on développe des procédés pour convertir les ressources renouvelables, le sucre, les céréales, les déchets agricoles et forestiers, donc convertir ces ressources renouvelables en une famille de molécules qui s’appellent les oléfines légères et qui comptent plusieurs membres dont l’isobutène et le butadiène. Donc nos deux programmes les plus avancés c’est l’isobutène, le plus avancé, et le deuxième c’est le butadiène. Ce sont de molécules qui souffrent aujourd’hui d’une situation de pénurie progressive pour une question de « débalancement » des marchés, le gaz de schiste, le déploiement du gaz de schiste aux États-Unis perturbe ces marchés, crée des pénuries, et donc fait augmenter le prix de cet isobutène et de ce butadiène et crée donc la nécessité de le produire de façon différente, et ça c’est ce que nous on fait. Et donc je reviens sur le procédé isobutène, on avait commencé à faire une preuve de concept que l’on pourrait bien un jour transformer les sucres, quels qu’il soient, les céréales, les déchets agricoles et forestiers en isobutène, ça c’était en 2009, 2010. Et puis on s’était lancé dans le développement du procédé à l’échelle d’abord de petits fermenteurs qui font 1 litre, et puis plus récemment en 2012 dans un fermenteur de 42 litres qui permet de faire des lots d’isobutène de taille croissante, et puis on a effectivement annoncé, on a donc confirmé dans le timing que l’on s’était nous-mêmes imposer, on a annoncé que l’on allait démarrer un pilote industriel mi-2013 sur ce procédé isobutène.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là c’est confirmation des résultats à une échelle plus grande ?

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : Voilà, c’est cela, c’est-à-dire que l’on confirme que l’on a passé les phases avec succès, que l’on tient le calendrier et que l’on démarre comme prévu cette nouvelle phase. Alors cette nouvelle phase, on ne va pas la démarrer tout seul. On la démarre en fait dans le cadre d’un consortium que l’on a construit avec Arkema et quelques autres acteurs, deux laboratoires du CNRS et deux sociétés qui travaillent dans le domaine du génie fermentaire et du génie chimique, proches des activités que nous on fait, donc ce consortium va travailler pour développer ce procédé isobutène avec la vision de convertir cet isobutène en une famille de composés qui sont utilisés dans les peintures, dans certains plastiques…

Web TV www.labourseetlavie.com : Et le business model derrière cela, pour vous, pour Global Bioénergies, ce sont des licences ?

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : D’abord je vais dire quelques mots supplémentaires sur ce programme. Donc 10,5 millions, donc il coûte 10,5 millions sur trois ans, il va permettre de fabriquer de l’isobutène à l’échelle de la tonne, et de convertir cet isobutène donc en composés qui sont utilisés dans les peintures et les plastiques. L’État, au travers de son programme Investissements d’avenir, Investissements d’avenir c’est le nouveau nom du grand emprunt, donc Investissements d’avenir nous confie 5,2 millions d’euros, c’est-à-dire la moitié des coûts du programme, pour nous aider à mener ce programme à bien. Ce financement a été obtenu à l’issue d’un examen très minutieux de notre procédé, de nos résultats, de notre trajectoire, qui a été mené par l’Adème, l’agence pour la maîtrise de l’énergie, donc qui a regardé vraiment le programme en très grands détails et qui a jugé bon de sélectionner ce projet pour le programme Investissements d’avenir. Alors je reprends maintenant votre question, qu’est-ce qui se passe après ? L’idée c’est, si tout se passe comme prévu, si on arrive bien à l’issue de ces trois ans à faire la preuve que l’on peut convertir à une échelle déjà pré-industrielle les ressources végétales en isobutène, puis en composés finaux, l’idée c’est de mettre en place une filière industrielle qui va transformer donc des ressources végétales en ces produits, et donc c’est une nouvelle filière, ce sont des produits bio sourcés, donc qui ont un impact environnemental bien moindre. Et puis c’est aussi la valorisation de l’agriculture française, l’agriculture française c’est la première d’Europe, et faire des produits à haute valeur ajoutée à partir de cette agriculture, c’est quelque chose qui forcément est un projet porteur pour le pays.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il y a effectivement la technologie, il y a aussi la matière première, il va falloir…, il y a plusieurs acteurs qui vont peut-être sur ce marché-là, il y en a déjà un certain nombre, il va falloir quelque part pouvoir être capable sur la matière première de sourcer cette matière, d’avoir des garanties par rapport à la matière, comment vous allez faire ?

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : Alors, ce pilote industriel, on ne l’installe pas dans nos locaux actuels. Nos locaux, ils sont situés à Évry, ce sont des locaux qui sont destinés à la recherche et au développement. Donc ce pilote industriel on l’installe sur le site de Pomacle-Bazancourt, qui est situé près de Reims, qui est un des plus gros sites industriels, agro-industriels d’Europe. Donc ce site, il est notamment opéré par Cristal Union, Cristal Union c’est le N° 2 français du sucre, et par Vivescia qui est un très grand acteur de la transformation des céréales. Donc ces acteurs sont des acteurs de l’amont des agro-industries et installer notre pilote sur ce site ce n’est évidemment pas anodin, c’est pour se rapprocher donc justement de ces activités qui sont supports pour nous, mieux les comprendre, construire des liens privilégiés avec les acteurs du domaine, Cristal Union est déjà actionnaire minoritaire chez nous Global Bioenergies, 4 % du capital, et donc on a déjà des liens avec l’amont, on va les renforcer.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors je disais qu’il y avait d’autres acteurs, c’est vrai que l’on a vu récemment une introduction d’une société canadienne, il y a d’autres acteurs français, est-ce que finalement il y a une course un petit peu au premier qui trouvera ou est-ce qu’il y aura finalement dans votre domaine plusieurs solutions, plusieurs options, ça sera aussi pour les industriels ?

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : On est…, le domaine de la biologie industrielle, convertir des sucres, quels qu’ils soient, en des produits chimiques, c’est un petit domaine, c’est un domaine émergent. Jusqu’à la fin du XXe siècle, le pétrole était tellement bas, moins de 10 $ le baril à un moment, en 1999, que cela écrasait toute alternative. Donc c’est un domaine qui a une grosse dizaine d’années aujourd’hui qui est composé de quelques dizaines d’acteurs, des sociétés comme nous, cotées ou pas cotées, et puis des départements R&D de grands groupes industriels, mais globalement c’est encore un domaine…, c’est encore le temps des pionniers d’une certaine façon, et donc est-ce qu’il n’y aura que des gagnants ? Probablement pas. Est-ce qu’il n’y aura qu’un seul gagnant ? Probablement pas non plus. Il y aura un certain nombre d’histoires qui vont s’écrire et se déployer sur…, c’est un domaine qui a des perspectives importantes pour le XXIe siècle. Le pétrole, à un moment il n’y en aura plus, ce moment, les avis sont un peu divergents, mais c’est quelque part dans les prochaines décennies, il faudra bien continuer si on veut pérenniser la civilisation telle qu’on la connaît, il faudra bien trouver d’autres moyens de faire la même chose, des plastiques, des matériaux, des carburants, et donc on voit vraiment un avenir important pour cette biologie industrielle. On est d’une certaine façon un peu comme l’aviation au début du XXe siècle. La première décennie du XXe siècle, il y avait différentes écoles, différents types d’avion, il y a les plus lourds que l’air, les plus légers que l’air, des chapelles, des idées différentes, convergentes, compatibles, incompatibles, donc des gens qui ont des visions différentes, et puis il y a plusieurs visions qui se sont pérennisées et qui ont donné l’aviation que l’on connaît aujourd’hui.

Web TV www.labourseetlavie.com : Peut-être en conclusion la priorité de 2013 pour ceux qui suivent Global Bioenergies, qu’est-ce qu’ils vont devoir suivre en priorité ? Cela va être, ce pilote vous ne l’avez pas…, vous l’avez évoqué, mais est-ce qu’il y aura d’autres choses à confirmer en 2013 ?

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : Alors sur l’isobutène, notre vraie grosse nouvelle, c’est cela, c’est que l’on démarre le pilote industriel. Sur le programme butadiène qui est notre deuxième programme, on a indiqué que l’on avait franchi une phase. Ce programme butadiène, donc on le fait en partenariat avec un industriel des caoutchoucs, le butadiène c’est très utilisé dans l’industrie des caoutchoucs, et donc on a déjà indiqué le franchissement d’une phase il y a six mois, donc on continue à progresser. Il y a des questions, j’ai entendu beaucoup de choses sur la question de lever des fonds, donc il est attendu que Global Bioenergies lève des fonds un jour pour continuer à progresser, justement à financer cette phase industrielle. Ce qui est clair, c’est qu’il n’y a pas urgence, donc nous on a des fonds suffisants, on voit aujourd’hui…, on a une année de visibilité au périmètre actuel et donc on n’a pas de question de pression sur la levée de fonds. Alors, évidemment, on ne va pas attendre d’avoir dépensé notre dernier centime pour s’en préoccuper, mais donc on n’a pas de pression, il y a un débat qui est établi, est-ce qu’il faut lever, quand, comment, en une fois, en plusieurs fois ? Voilà, donc aujourd’hui on ne dit rien de précis si ce n’est que on n’a pas d’urgence.

Web TV www.labourseetlavie.com : Il n’y a pas d’urgence et puis après vous trouverez la meilleure solution, on a vu des émissions obligataires, on a vu aujourd’hui…, les entreprises ont plus de choix peut être aussi de réflexion.

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : Voilà, on peut tout imaginer et cela va des obligations ou de tout en actions, cela va de « le plus tard possible » à « peut-être pourquoi pas rapidement ».

Web TV www.labourseetlavie.com : Les actionnaires qui étaient à l’introduction, vous les…, en tous cas ils pourront suivre, ce qui est souvent une des grandes questions quand il y a des introductions en bourse, c’est qu’après ils ne sont pas toujours associés à la suite, et est-ce que ils suivront dans ce cas-là ?

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : Nous, on n’a pas de scénario précis aujourd’hui, donc cette question des droits préférentiels de souscription en fait, c’est une des questions traditionnelles des augmentations de capital, on n’a pas de réponse aujourd’hui.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous, Marc Delcourt, donc on rappelle que vous êtes le Pdg de Global Bioenergies.

Marc Delcourt, Pdg de Global Bioenergies : Merci.



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