Quand les Français préfèrent le Loto à la Bourse.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV (8 juin 2025)

10 juin 2025 8 h 53 min
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« L’info éco + » cette semaine avec les thèmes suivants :

 

Un sondage qui pose question, les Français trouveraient la Bourse plus risquée que le Loto.

Oui c’est un sondage réalisé par la société Yomoni gérant d’épargne en ligne qui a montré des résultats surprenants. Alors que les probabilités de gain aux jeux sont minimes, il faut le rappeler c’est 1 chance sur 139 838 160 pour l’EuroMillions par exemple selon la Française des Jeux, 79 % des Français considèrent le Loto comme moins risqué que la Bourse. Et seulement 5 % estiment que le Loto est plus risqué. 49 % des Français déclarent jouer régulièrement ou occasionnellement à des jeux d’argent. À l’inverse, 65 % n’ont jamais investi… et ne comptent pas le faire. L’une des raisons avancées est problématique : 71 % des non-investisseurs disent ne pas comprendre comment fonctionne l’investissement, 61 % estiment ne pas avoir assez d’argent pour le faire, et 51 % déclarent ne pas avoir confiance dans les marchés financiers. Et on arrive à ce que 65 % des Français trouvent les jeux d’argent plus simples que l’investissement. Et le sondage indique aussi que quand on leur propose deux scénarios, 57 % des Français préfèrent une chance sur un million de gagner un million d’euros, plutôt qu’une probabilité sur deux de voir leur capital progresser sur 10 ans.

 

Un baromètre de l’épargne en France apporte lui des précisions pour ceux qui investissent dans un contexte international agité.

 

Il s’agit du « Baromètre de l’épargne en France et en régions », réalisé par Ifop pour Altaprofits, Courtier et Conseil en Gestion de Patrimoine en ligne , mesure l’évolution des comportements d’épargne des Français , à travers le temps ALORS 83 % de Français déclarent placer de l’argent sur leurs produits d’épargne ( + 3 points contre 2024 ) , 65 % le font au moins une fois tous les six mois (stable contre 2024). Près des trois quarts  (73 %) déclarent avoir recours à des produits sans risque, même avec un faible rendement (+ 4 points contre avril 2024) , sans doute en lien avec une incertitude économique et politique – notamment sur le plan international – qui incite davantage à la prudence. Deux placements continuent de dominer largement le comportement d’épargne : les livrets réglementés (Livret A, LDDS, PEL, …) pour 75 % des épargnants (- 6 points par rapport à 2024) et, derrière un contrat d’assurance vie ou de capitalisation pour 24 % (5 points par rapport à 2024). Et les femmes privilégient davantage les placements sans risques que les hommes. Les femmes qui en France il y a 80 ans commençaient leur autonomie sur ce sujet.

 

Si l’on parle de pédagogie, il faudrait favoriser l’éducation financière, est-ce possible ?

Oui, je vous parlerai ce matin d’un document que j’avais eu l’occasion de consulter. Il concernait l’école communale du Havre, en 1870, à cette époque, les jeunes Français avaient des cours qui leur expliquaient le fonctionnement de l’assurance-vie. L’exemple mentionnait un ouvrier avec une famille nombreuse qui mourait subitement sans avoir épargné. Et il était expliqué avec la notion de capital et de rendement dans la durée, comment en étant prévoyant en la matière, il aurait pu aider sa famille. C’est clair que nous ne sommes plus dans ce monde-là, pourtant, tous, nous cherchons là où nous sommes à gérer au mieux nos revenus pour pouvoir en profiter plus tard. Quand on parle aux jeunes aujourd’hui bcp sont conscients qu’ils devront préparer seuls leur retraite. Et à ce sujet, il faut tout de même dire que si l’éducation financière n’existe plus, elle serait bien utile aux politiques de tous bords qui annoncent régulièrement des dépenses, sans jamais prévoir d’économies à la clé. J’ai eu l’occasion de le dire ici, cela fait plus de 40 ans que les déficits se cumulent. Et certains politiques voudraient en rajouter une couche. Plus difficile, il faut changer l’image de la Bourse, la Bourse c’est d’abord une prise de risque pour financer des entreprises et participer à leurs développements. Nous en avons toujours eu besoin. Les Etats-Unis, la Chine l’ont bien compris. Et lorsqu’on parle de patriotisme économique, cela en fait partie. Car à ce jour, les retraités californiens eux ont des titres de sociétés françaises, notamment du CAC40. Ce sont eux qui décident de l’avenir de ces entreprises. Donc oui il faut plus d’épargne française dans nos entreprises, cela voudra dire plus de chances qu’elles gardent des investissements en France ou en Europe. Cf nos besoins dans la Défense ou la transition énergétique et l’intelligence artificielle pour citer trois secteurs. Beaucoup de politiques ne l’ont pas encore compris. Et pour rencontrer de nombreux chefs d’entreprises, pas seulement cotés en Bourse, je peux vous dire qu’ils ont besoin des investisseurs français.

 

Didier, un mot des taux d’intérêt justement qui font aussi partie des questions d’investissements.

 

Clairement le sujet du moment et des prochains mois concerne l’Amérique. Et la blague qui n’en est pas une provient d’Elon Musk allié supposé de Donald Trump jusqu’à récemment et qui s’est fendu de plusieurs Tweets assassin « L’Amérique est sur la voie rapide vers l’esclavage de la dette », alors qu’un internaute indiquait « Il a fallu plus de 200 ans pour que la dette américaine atteigne 12 000 milliards de dollars. 12 000 milliards de dollars, c’est le montant que nous avons ajouté en 4 ans, entre 2020 et 2024. » Et Musk d’enfoncer le clou « Les paiements d’intérêts consomment déjà 25 % de toutes les recettes publiques. Si le déficit budgétaire massif se poursuit, il ne restera plus d’argent que pour payer les intérêts et rien d’autre ! Plus de sécurité sociale, plus de couverture médicale, plus de défense… plus rien. Ce sujet est aussi celui de la France, et à ce jour, à part des mesures conjoncturelle cf la PrimeRenov, rien dans le dur de la part de ceux qui nous gouvernent pour des mesures fortes contre la dette et l’Etat Mammouth. Alors la Banque centrale européenne vient de baisser ses taux, son taux de dépôt est à 2%. Les prévisions d’inflation pour 2025 et 2026 sont revues à la baisse. Du répit pour la France, ce qui n’empêche pas que ce sujet de la dette publique reste majeur.