Louis Godron Président de l'AFIC à propos du crowdfunding : "attention investir dans une start-up, c'est compliqué".
Amorçage, dossier Alstom, crowdfunding, les réponses dans cet extrait vidéo

24 mai 2014 11 h 41 min
+ de videos
118
Views

Amorçage, le vrai sujet est ensuite “si l’amorçage fonctionne bien en France, que devient l’entreprise amorcée ?”

À propos du dossier ALSTOM : “Si on cherche à se protéger, c’est que nous sommes en situation de faiblesse, parce qu’on a pas assez de fonds propres en France”, il est urgent en France qu’il est important d’investir en actions en Bourse et dans le capital non-côté...”

VIDEO À 2MN30 ENVIRON : à propos du Crowdfunding, le financement participatif : positif créer plus de liens entre le public et les entreprises inovantes prudence aux souscripteurs, attention investir dans une start-up c’est compliqué, des entreprises de capital-risque qui ont 20, 25 ans d’expérience, rejettent 99% des dossiers qui leurs sont présentés et malgré çà, dans le 1% qui reste, se trompent une fois sur trois, voire une fois sur deux, donc investir dans une start-up, c’est un acte absolement passionnant, mais éminemment risqué sur le plan financier, donc toujours garder à l’esprit ses éléments quand on fait ces investissements là, et ne pas investir des fortunes colossales la dedans au regard du patrimoine que chacun a...”

La vidéo complète de mon interview : http://www.labourseetlavie.com/videos/debat-economique-et-dossiers/louis-godron-president-de-l-afic,1671.html

 

Louis Godron, Président de l’Afic : C’est effectivement un véritable sujet de préoccupation parce qu’effectivement l’amorçage aujourd’hui en France fonctionne bien, l’amorçage c’est le financement de l’entreprise qui n’a pas du tout de chiffre d’affaires, donc il y a 17 fonds aujourd’hui d’amorçage en France, c’est plutôt un bon score. Ils sont actifs, ils financent un certain nombre d’entreprises et on voit leur activité grossir, donc ça c’est plutôt bien. La vraie question, c’est que devient l’entreprise amorcée quand effectivement au bout de deux ans, elle commence à démarrer mais qu’elle a encore besoin de capitaux et de capitaux plus importants qu’à l’amorçage parce que, quand ça démarre bien, il va falloir faire des investissements de 5 millions, de 10 millions, de 20 millions, et en France on a beaucoup de difficultés à trouver ces capitaux-là. Conséquence assez paradoxale, on prend le risque de l’amorçage, et là où ça marche, comme il y a plus de capitaux en France, ces entreprises vont passer petit à petit avec un capital étranger. On ne fait pas de xénophobie du tout, on dit simplement que c’est un peu dommage qu’ayant porté le risque du démarrage, on ne retire pas les fruits de l’expansion qui va derrière parce que systématiquement les premiers investisseurs sont quand même pas mal dilués par les investisseurs suivants.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Le mot de la fin, on vient dans l’actualité récente effectivement de publier un décret par rapport à…  certains vont dire que c’est le dossier Alstom, mais qui a suscité cette idée de décret par rapport aux investissements étrangers que le gouvernement a quelque part un droit de veto, est-ce que ce n’est pas un mauvais signal pour les investisseurs étrangers qui sont déjà depuis des années maintenant… ou l’investissement étranger en France en tout cas a baissé, leur dire qu’il va y avoir une nouvelle barrière pour l’investissement parce qu’ils étaient aussi prenants dans vos financements ?

 

Louis Godron, Président de l’Afic : Tout à fait, pour moi c’est plutôt un constat de faiblesse. Je ne pense pas que le protectionnisme, à part sur certains aspects ultra stratégiques effectivement, mais que le protectionnisme en matière de capital ou de commerce soit une bonne solution. Donc si on cherche à se protéger, c’est que l’on est en situation de faiblesse, et pourquoi est-on en situation de faiblesse ? C’est parce que l’on n’a pas assez de fonds propres en France, que le CAC 40 maintenant depuis quelques semaines également est passé sous contrôle étranger d’une certaine manière avec plus de 50 % de capitaux étrangers, on n’a pas assez d’investissement en actions, en capital dans ce pays, ni en capital coté, ni en capital non coté, et que petit à petit, lambeau par lambeau, c’est notre souveraineté économique qui s’en va, la meilleure technologie qui s’en va, les meilleurs entrepreneurs qui s’en vont. Donc il est urgent qu’en France on conçoive qu’il est important d’investir en actions dans la bourse, dans les actions non cotées avec le capital investissement et de remettre une petite partie de notre immense épargne, les 3 800 milliards d’épargne financière, vers le financement en capital de nos entreprises.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Quand vous avez vu, comme moi, se développer à la vitesse grand V le crowd funding, donc ce financement participatif, avec des tas de plates-formes, effectivement est-ce que c’est un début aussi de nouvelles solutions, de nouvelles pistes, parce que là on voit des particuliers qui peut être vont participer, alors pour des montants modestes, mais est-ce que cela peut être aussi un moyen, un accélérateur ?

 

Louis Godron, Président de l’Afic : On trouve que le crowd funding apporte quelque chose de positif qui est de créer plus de liens entre le public et les entreprises, et les entreprises innovantes. On est un tout petit peu prudent et on adresse des messages de prudence aux souscripteurs tout de même en leur disant « attention, investir dans les start-up, c’est compliqué. » Des équipes de capital-risque qui ont 20 à 25 ans d’expérience rejettent 99 % des dossiers qui leur sont présentés, et malgré cela, dans le % qui reste, se trompent une fois sur trois, voire une fois sur deux. Donc investir dans des start-up, c’est un acte absolument passionnant, mais éminemment risqué sur le plan financier, donc toujours bien garder cela à l’esprit quand on fait ces investissements et ne pas investir des fortunes colossales là-dedans au regard du patrimoine que chacun a. C’est passionnant à faire, ce sont de très belles histoires, mais toujours se souvenir qu’il y a pas mal de risques quand on investit société par société, et on est mieux à investir tout de même dans des organismes d’investissement diversifié qui sont des fonds de capital-risque.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Louis Godron d’avoir été avec nous.

 

Louis Godron, Président de l’Afic : Je vous en prie.

 

© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés, le 19 mai 2014.

Print Friendly, PDF & Email