Abdelhakim Berrah Président de la Cosob : "Nous sommes en phase d'alimenter le marché".
Régulation et perspectives de la Bourse en Algérie

18 juillet 2014 21 h 07 min
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Rencontres 2014 de Paris Europlace.

A cette occasion la Web Tv a interviewé des personnalités qui intervenaient lors de tables-rondes.

Avec Abdelhakim Berrah Président de la Cosob, nous faisons un tour d’horizon du marché algérien, des perspectives de ce marché et de la régulation financière.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Abdelhakim Berrah, bonjour. Vous êtes le président de la Cosob, c’est l’organisme de régulation du marché algérien. On va parler avec vous de ce marché, des perspectives sur ce marché. Est-ce que le marché algérien a les mêmes problématiques que le marché français, que le marché allemand, que d’autres marchés réglementés ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Oui tout à fait. Il est surprenant d’ailleurs de voir la similitude des difficultés, des problèmes que l’on rencontre, bien sûr à des étapes de développements qui sont différentes à chaque fois, mais les problématiques de transparence, les problématiques d’encouragement de l’investissement, toutes les questions liées à l’éthique, tout cela, tout cela on les retrouve dans tous les marchés, la formation des acteurs du marché, tout cela, c’est les mêmes problématiques, tout à fait.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’il y a eu une inspiration particulière ? On sait qu’en France, on a pu s’inspirer de la SII américaine, en tout cas à l’origine, est-ce qu’il y a des inspirations particulières sur les meilleures pratiques ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Oui tout à fait. Pour les pratiques, on s’inspire beaucoup donc des modèles, des standards internationaux de l’IOSCO, du système français, et par nature, les liens qui unissent les deux pays sont très forts, et du coup, il y a des similitudes et c’est pour cela que nous avons des conventions de coopération, tant avec l’autorité des marchés financiers français que Paris Euro Place ou EuroNext.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’il y a… le marché, on l’a dit, il n’était pas aussi important bien entendu, mais c’est ce que l’on retrouve le besoin d’attirer des investisseurs, de faire participer de plus en plus d’investisseurs à la bourse algérienne ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Tout à fait, là nous sommes en phase d’alimenter le marché. L’État algérien va mettre sur le marché plusieurs entreprises publiques et dans différents secteurs tels que les télécoms, les banques, les assurances, l’industrie, et donc il y a beaucoup d’entreprises qui vont entrer. Ensuite, l’étape suivante, c’est d’attirer les investissements tant institutionnels, domestiques et internationaux.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là, cela va être, on va dire, une opportunité. Finalement c’est l’entreprise publique, cela va donner un coup d’envoi pour peut-être d’autres entreprises aussi… ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Oui tout à fait parce que le privé généralement observe ce que font les entreprises publiques, et puis il y a des entreprises du secteur privé qui se préparent. Et c’est surtout une opportunité pour moderniser les entreprises, moderniser le management, mettre plus de transparence, plus de bonne gouvernance, et réellement moderniser l’économie, et passer d’une économie basée principalement sur l’énergie vers une économie plus diversifiée, créatrice de richesses et d’emplois.

Web TV www.labourseetlavie.com : Aujourd’hui, il y a combien de valeurs à peu près ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Il y en a 15, c’est très peu, pour une économie comme la taille de l’économie algérienne, et nous aspirons à ce qu’il y ait 40 entreprises avec une capitalisation boursière de l’ordre de 15 millions de dollars, dans un horizon de cinq ans.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là avec les différents secteurs que vous avez évoqués qui viendraient se coter ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Voilà. Donc l’État a déjà donné son aval pour les huit premières, et nous travaillons avec les différents départements ministériels pour qu’il y ait d’autres entreprises éligibles à l’introduction en bourse.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’aujourd’hui il n’y a que les investisseurs algériens qui peuvent venir ou les investisseurs étrangers sont invités aussi à participer à ces opérations ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Pour le moment, il y a des investisseurs algériens, mais, comme on le dit souvent, rien n’est fermé, rien n’est interdit. Dès que les investisseurs se présenteront, l’État algérien verra cela d’un œil certainement positif parce que personne ne peut fermer la porte à des investisseurs étrangers.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce qu’il y a des jeunes entreprises aussi qui pourraient… à terme, est-ce que cela fait  partie des projets d’aider aussi, comme on a une cote, si on  prend la bourse de Paris, on a du  Alternext où il y a pas mal  d’entreprises innovantes… ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Vous faites bien de poser la question puisque depuis l’an passé il y a un compartiment dédié aux PME, aux petites et moyennes entreprises, qui n’ont pas accès au financement bancaire. Donc nous leur facilitons l’accès puisque les conditions d’accès sont plus simples et nous espérons qu’il y ait beaucoup de PME, qu’elles soient innovantes ou qui ont besoin de financement, qui sont dans l’économie réelle, de venir se financer de manière pérenne par la bourse. Et là que les conditions sont simplifiées et l’État encourage cela puisque même une partie des frais liés à l’introduction sont pris en charge par l’État.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc là, c’est une incitation quelque part pour les entrepreneurs ou les entreprises en question, à y participer.

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Tout à fait. Il y a une incitation forte par la prise en charge, il y a des incitations fiscales également, et je pense que c’est complémentaire au travail que font les banques pour le financement de l’économie.

Web TV www.labourseetlavie.com : De votre point de vue aujourd’hui, les Algériens, on sait qu’il y a une jeunesse algérienne qui est importante, comment ils regardent la bourse ? La bourse c’est vu comment aujourd’hui en Algérie ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : La bourse, elle est regardée d’abord avec beaucoup d’intérêt par les gens parce que… enfin avec curiosité, peut-être le mot est plus… Nous avons un manque de culture financière criant, on ne peut pas le nier, donc il y a beaucoup d’éducation financière à faire, tant pour les managers que pour la population en général. Donc il y a un travail qui doit être fait d’éducation, il y a un travail de vulgarisation. Mais vous savez, dans le domaine boursier, on peut difficilement vulgariser parce que les choses ne sont pas simples en fait. Et puis il y a des mannes également, des niches qu’il faut explorer comme par exemple la finance islamique qui, sous certaines conditions, serait conforme, la bourse serait conforme aux préceptes de la charia. Donc ça aussi, on finance islamique, il y a des choses à faire.

Web TV www.labourseetlavie.com : Donc il y a un potentiel que vous estimez intéressant ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Le potentiel est énorme. Le potentiel pour un pays qui s’ouvre, qui se diversifie, qui essaie de s’en sortir de la prédominance unique du secteur de l’énergie, il y a un potentiel énorme.

Web TV www.labourseetlavie.com : Voilà, donc ce sera à suivre donc sur ce marché-là et on suivra les introductions. Elles sont prévues… ?

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Elles sont prévues dès la fin de cette année puisque l’État urge les entreprises à entrer. Comme c’est difficile dans le sens culture financière, donc elles sont en phase d’évaluation, en phase de préparation. Pour les plus grosses, cela prendra plus de temps parce que l’évaluation prendra plus de temps, mais pour les entreprises plus simples, comme les cimenteries, je pense que cela ne prendra pas beaucoup de temps pour taper à la porte de la bourse.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous, Abdelhakim Berrah, on rappelle que vous êtes donc le président de la Cosob, donc c’est l’autorité de régulation du marché algérien.

Abdelhakim Berrah, Président de la Cosob : Merci beaucoup. C’est moi qui vous remercie.

 

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