Interview de Frédéric Lemoine Président du Directoire Wendel sur les résultats annuels 2009.
Résultats annuels 2009 et perspectives.

30 mars 2010 4 h 58 min
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Wendel : Résultats annuels et perspectives. Frédéric Lemoine Président du Directoire de Wendel revient sur l’exercice 2009, la stratégie et les perspectives du groupe.

Web TV www.labourseetlavie.com : Frédéric Lemoine bonjour, vous êtes le Président du Directoire de la société Wendel. On va parler avec vous de l’exercice 2009 et des perspectives pour le groupe. 2009 a été une année difficile pour vos différentes filiales et participations. La perte nette est importante. Au-delà de ce chiffre quel est pour vous le plus important ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « La mesure de notre valeur est l’actif net réévalué. On a réussi à doubler cette valeur depuis la fin 2008 et ça s’est vraiment une bonne performance. On ne l’a pas fait tout seul. On l’a fait avec nos sociétés, avec les filiales et participations de Wendel qui ont traversé la crise de façon assez remarquable. Certaines ont continué à croître comme Bureau Veritas ou Stallergenes. D’autres plus affectées par la crise ont réussi à maintenir leur résultat, leur marge et à mettre en place les plans d’adaptation qu’il fallait. Donc c’est ça la vraie mesure du succès de Wendel pour cette année 2009. »

Web TV www.labourseetlavie.com : L’allongement de votre dette est aussi une de vos réalisations en 2009 ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « Effectivement nous avons restauré la flexibilité financière de Wendel en repoussant la dette de 1 à 4 ans selon les cas. Nous avons gagné des marges de manœuvres financières pour laisser le temps à nos sociétés cotées et non cotées de retrouver une valeur plus proche de leur valeur intrinsèque. Ça nous donne également des marges de manœuvres pour revenir vers de l’investissement progressivement. »

Web TV www.labourseetlavie.com : On vous a vu également céder un certain nombre d’actifs et un certain nombre de titres. Vous ne l’avez pas fait à certaine occasion aussi. Quels ont été justement les différents arbitrages que vous avez pu faire entre un certain nombre de cessions et vous avez par exemple, pour les citer, gardé des titres Legrand ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « Les cessions ne sont pas une manière de régler les problèmes financiers. C’est simplement le modèle économique de Wendel que d’investir pour longtemps dans des sociétés puis un jour il est logique de les céder ou en tout cas d’en céder une partie pour faire tourner nos activités sur une longue période. On est resté 15 ou 20 ans dans de nombreuses entreprises donc il ne s’agit pas de rotations rapides. C’est vrai en 2009 nous avons céder les activités pétrolières et gazières d’Oranje-Nassau et ma fois je ne suis pas mécontent qu’on les ait cédées quand je vois la baisse du prix du gaz depuis. Nous avons également cédé des actions Bureau Véritas et Legrand en 2009 pour accroître le flottant de ces sociétés et permettre à de nouveaux investisseurs, ce qu’ils ont fait d’ailleurs, de rentrer au capital et d’accompagner avec nous dans le long terme Bureau Veritas et Legrand. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous n’avez pas récemment cédé des titres Legrand mais KKR, elle, en cède. Pourquoi vous ne n’en cédez pas de nouveau ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « Car Nous sommes particulièrement enthousiaste devant la qualité des résultats de Legrand. Elle a connu 14% de baisse de chiffre d’affaires en 2009 et pour autant n’a pratiquement pas vu sa marge baissée. Elle est à 16,2%. Sa marge récurrente ajustée reste un plancher pour l’avenir. C’est la société elle-même qui l’a déclaré. Vous vous rendez compte : un plancher pour l’avenir ! Ça veut dire que Legrand a réussi, en restructurant son outil industriel et en accroissant encore sa présence dans les pays émergents (30 % de son CA), à décaler vers le haut de 3 ou 4 points sa rentabilité à venir. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous vous mettez souvent en avant sur les différents actifs. Cette évolution sur les pays émergents est un élément important pour vous ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « Absolument, je vois nos sociétés, nos filiales et participations comme des plateformes d’investissement dans leur métier qui doivent s’orienter de plus en plus vers les pays émergents. Elles ont beaucoup cru dans les pays émergents. Saint Gobain dont le cœur industriel est le vitrage de l’automobile, dans le bâtiment, les produits pour la construction et les matériaux haute performance ; dans cet ensemble là il y déjà 27% du chiffre d’affaires dans les pays émergents. 42% chez Bureau Veritas, 52% Chez Stahl, alors on est déjà un grand acteur dans les pays émergents. Investir dans Wendel c’est aujourd’hui investir dans les pays émergents. »

Web TV www.labourseetlavie.com : On le sait aujourd’hui le groupe est exposé au secteur de la construction pour faire simple avec les différentes participations. En 2010, vous comptez sur un rebond de ce secteur compte tenu de ce que disent les uns et les autres ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « C’est vrai que nous sommes assez investi dans ce secteur mais il est très diversifié. Il y a de la rénovation qui est plus résiliente. Il y a de la construction neuve résidentielle ou non résidentielle. Il y a aussi une exposition géographique qui est très différente. Pour répondre à votre question : 2010 sera une année déjà très dynamique dans les pays émergents justement où nous avons à peu près un cinquième de notre activité construction. Elle sera un peu lente aux USA mais nous attendons une année 2011 très forte et, en Europe, nous ne voyons pas encore le moment où la construction repartira à la hausse. Mais il faut le souligner, nous sommes surtout implantés en France et en Allemagne qui sont les marchés les plus stables dans la construction en Europe aujourd’hui. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Vous indiquez qu’en 2010 une nouvelle diversification du groupe naîtra. Vous citez des montants qui peuvent paraitre modestes compte tenu des investissements anciens ayant été faits par Wendel ; 50 à 100 millions d’Euros ; Quel est l’objectif de ce type d’investissement ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « Nous allons revenir vers les investissements traditionnels de Wendel. C’est-à-dire des entreprises ayant le potentiel de devenir leader sur leur marché où déjà leader dans un pays et qui portées par des tendances de long terme, portées par une exposition internationale aux zones à plus forte croissance et bien peuvent nous emmener pour une histoire de 15 ans, une espèce de nouveau Stallergenes dans laquelle nous avions investi une dizaine de millions d’Euros en 1994 et qui aujourd’hui en vaut près de 400 millions d’Euros. C’est ça la contribution de ces nouveaux investissements et puis je pense qu’à mesure où notre situation financière s’améliorera encore, nous passerons à des investissements plus importants. Mais aujourd’hui je veux dire que la création de valeur chez Wendel passe avant tout par l’amélioration de la performance opérationnelle de nos sociétés. Nous travaillons activement au management de ces sociétés pour la favoriser. Ça passe par la croissance de la valeur des sociétés non cotées qui ont un niveau de dette qui permet maintenant un levier très fort comme nous avons un levier d’endettement sur le bilan de Wendel. Et puis ça passe par les investissements des sociétés dans lesquelles nous avons consolidé des positions de leader mondial. Je prends un exemple : Quand Bureau Veritas s’intéresse à l’inde, à l’Afrique du Sud et au Brésil, vous avez là un des deux leaders mondiaux qui attirent à soit les sociétés de ce secteur qui veulent s’adosser à un grand de la vérification, de la certification et de l’inspection. Aucun investisseur en direct financier ou industriel ne pourrait aller acheter ces sociétés. Elles vont naturellement se coller comme un aimant vers le Bureau Veritas. C’est là-dessus que nous voulons jouer dans ce secteur comme dans le secteur de la construction ou dans d’autres. »

Web TV www.labourseetlavie.com : Que dites-vous au marché sur vos perspectives d’évolution de la rentabilité pour Wendel ?

Frédéric Lemoine, Pdt Directoire de Wendel : « Nous avons plusieurs leviers de valeurs très puissants. Je pense que Wendel a une situation financière complètement restaurée. Le travail sur la dette est terminé. Nous avons de très belles sociétés qui vont profiter pleinement du rebond d’activité dès que le marché reviendra dans leur marché d’origine. »

©www.labourseetlavie.com 30 mars 2010

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