Hugues Vaussy Directeur Financier Eurofins : "Les perspectives restent positives".
Résultats semestriels 2013/2014 pour le spécialiste de la bio-analyse

28 août 2014 15 h 21 min
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Le groupe Eurofins a publié ses résultats semestriels 2013/2014, avec des acquisitions et de la croissance organique.

Nous parlons de ce 1er semestre et des perspectives avec Hugues Vaussy Directeur Financier Eurofins.

Web TV www.labourseetlavie.com : Hugues Vaussy, bonjour. Vous êtes directeur financier d’Eurofins. On va revenir avec vous, avec votre actualité, sur le premier semestre. Comment vous voyez, vous, cette première partie de l’année ? Il y a eu une stabilité sur le deuxième semestre, est-ce qu’elle est inquiétante ? Est-ce qu’elle est logique ?

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : Le premier semestre 2014 affiche des performances qui s’inscrivent bien dans notre plan de développement. Pour mémoire, nous avons atteint le seuil psychologique d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires déjà en 2012, et à l’époque, nous avions fixé l’objectif d’atteindre une taille de 2 milliards d’ici 2017 c’est-à-dire de doubler de taille en cinq ans. Nous avons réalisé plus d’1,2 milliard en 2013. Pour 2014, nous avons aussi fixé l’objectif de croître à hauteur de 1,4 milliard et dans le business model d’Eurofins, pour mémoire, donc, c’est une combinaison de croissance organique et d’acquisitions. L’hypothèse de croissance organique, nous l’avons fixée à 5 %, nous sommes à un taux de 6,5 % en organique sur les six premiers mois 2014, donc largement, je dirais, conforme à nos objectifs, même un peu mieux. Et si l’on excluait de cette performance quelques laboratoires qui sont encore, je dirais, en voie d’intégration et un peu moins performants que les autres, nous serions à 8,5 %. Donc que compte tenu d’une implantation encore très européenne dans des économies pas forcément aujourd’hui effectivement en très bonne posture, c’est je pense une belle performance. Et globalement notre activité progresse de 12,8 % avec des acquisitions donc sur la période et nos résultats progressent de 17 % en ebitda voilà. Et donc je pense que c’est effectivement des résultats qui sont plutôt satisfaisants.

Web TV www.labourseetlavie.com : C’est vrai que l’on a vu une réaction en bourse mais qui était sans doute liée au fait que votre titre, le titre Eurofins, avait atteint des plus hauts et c’est ce genre de réaction qui arrive régulièrement.

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : Oui, je dirais, il faut regarder cela sur la durée et je pense qu’en termes de valorisation, de l’évolution du cours de bourse, nos actionnaires sont globalement plutôt satisfaits depuis déjà de nombreuses années et les perspectives restent positives.

Web TV www.labourseetlavie.com : On rappelle, vous êtes spécialiste de la bio analyse. Ces marchés sont en, je dirais, continuité de développement, il y a toujours ce besoin avec les nouvelles réglementations, que ce soit dans l’agroalimentaire, dans d’autres secteurs, il y a toujours un besoin de fonds qui est là ?

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : En effet, donc on le voit d’autant plus, en tout cas à l’échelle du grand public, à l’occasion parfois de certaines crises alimentaires ou de scandales comme celui de la viande de cheval par exemple en Europe en 2013, il y a eu peut-être moins de phénomènes de cette nature en 2014, en tout cas aussi médiatisés. Pour autant, effectivement il y a des nouvelles réglementations qui sont mises en œuvre à l’échelle nationale ou internationale, européenne par exemple ou nord-américaine ou même en Asie-Pacifique. Dans des pays comme la Chine, on voit depuis les deux dernières années encore récemment des nouvelles réglementations qui sont imposées dans le contrôle qualité des aliments, pas seulement destinés à l’exportation vers les marchés occidentaux, mais aussi pour maintenant la consommation locale, le marché domestique. Cela commence aussi un peu dans le domaine de l’environnement et même dans les économies développées, je dirais qu’il y a un phénomène d’harmonisation des normes, des standards, vers plus de contrôle, plus d’exigences.

Web TV www.labourseetlavie.com : Pour Eurofins, vous avez rappelé entre ce que vous appelez les laboratoires matures et les start-up que vous allez chercher, aujourd’hui il y a eu pas mal… vous avez fait pas mal d’acquisitions là récemment, il y en a même eu après la fin de l’exercice, est-ce qu’il y a une accélération ou est-ce que vous êtes justement dans ce plan que vous avez rappelé ?

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : Alors, globalement on est dans le plan que l’on a indiqué. C’est vrai que le premier semestre 2014 en soi déjà a été assez actif sur le plan des acquisitions, vous l’avez rappelé, avec neuf transactions pour un volume de l’ordre de 80 millions d’euros de chiffre d’affaires en base annuelle, et ceci était avant la conclusion de deux opérations, notamment une aux Etats-Unis ViraCor pour un prix de 255 millions de dollars, donc juste après début juillet, juste après la clôture des comptes semestriels qui sont publiés aujourd’hui, et donc qui n’impactent pas encore les comptes Eurofins effectivement qui sont publiées au 30 juin et qui représentent effectivement un investissement, je dirais, au-dessus de la moyenne, un peu du même ordre que l’acquisition de Lancaster il y a trois ans que nous avions réalisée également aux États-Unis pour 200 millions de dollars à l’époque, ce qui avec ViraCor représente effectivement la plus grosse opération que l’on ait réalisée dans l’histoire de Eurofins.

Web TV www.labourseetlavie.com : Pour la situation financière globale du groupe, avec ces acquisitions, vous vous situez comment ?

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : Je dirais que ce qui est important, c’est que la structure de notre bilan, la structure financière, évolue en proportion de notre taille et de nos résultats de manière contrôlée et c’est le cas puisque, en termes de ratio de levier, par exemple, nous étions… donc la dette nette rapportée à l’ebitda, nous étions à un ratio de 1,76 à fin décembre et nous sommes à 2,07 à fin juin. Donc ce ratio progresse légèrement mais reste, je dirais, raisonnable, à un niveau autour de 2, et très inférieur à notre limite théorique qui est de 3,5. Donc on a encore des marges de manœuvre, vous le voyez, importantes et même avec l’impact de ViraCor qui n’est pas reflété dans ce ratio, ce ratio de toute façon augmentera peut-être légèrement, mais nous avons aussi conclu en juillet, donc peu après la clôture semestrielle, également une opération de refinancement pour 150 millions d’euros sur les marchés sous un format hybride qui compte comme de l’equity, dont qui va venir deleverager un petit peu notre bilan.

Web TV www.labourseetlavie.com : Voilà, c’est aussi le contexte actuel pour les entreprises de pouvoir se refinancer à des conditions plus favorables ?

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : En effet nous avons déjà en 2013 levé un Eurobond pour 300 millions à fin de l’année à des conditions assez favorables, avec un coupon de 3,125 % sur cinq ans en format senior, et donc cette opération de juillet 2014 sous format de dette perpétuelle s’est faite un prix de 5 %, voilà, donc effectivement des conditions jamais égalées en tout cas pour Eurofins dans le passé.

Web TV www.labourseetlavie.com : On parlait des perspectives, en général vous ne donnez pas de guidance, comme on dit, mais compte tenu de ce qui a été fait justement, les acquisitions que vous évoquiez après le premier semestre, comment vous envisagez l’ensemble de l’exercice ? Est-ce qu’il y a vraiment une différence entre ce qui se passe aux Etats-Unis ? Vous parliez de l’Europe, de ces marchés peut-être moins porteurs en tout cas sur le plan économique, comment cela va se passer sur la deuxième partie de l’année ?

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : Je dirais que l’Europe reste un marché porteur dans nos métiers et d’ailleurs au premier semestre on affiche une belle croissance organique dans des pays comme l’Allemagne, comme les pays nordiques, comme le Benelux où Eurofins est très présent. La France effectivement est un peu en retrait, déjà depuis quelque temps. Là aussi il faut distinguer d’ailleurs entre nos activités dans les analyses alimentaires par exemple ou pour l’industrie pharmaceutique qui continue à bien se développer, y compris en France, avec le pôle de l’analyse de l’eau notamment, avec les laboratoires IPL qui connaissent encore des difficultés aujourd’hui et qui sont encore effectivement en cours, je dirais, de réorganisation pour atteindre les mêmes niveaux de performance à terme que les autres laboratoires du groupe, voilà. Et c’est vrai qu’il y a d’un point de vue macro-économique peut-être une reprise plus visible aujourd’hui, par exemple aux États-Unis. Il y a eu des inquiétudes macro-économiques par exemple autour des pays émergents l’an dernier. Dans nos activités ce sont des marchés qui sont vraiment en devenir, en plein essor et qui n’en sont encore qu’au début en fait de leur développement dans ces domaines de contrôle, que ce soit de l’alimentation ou de l’environnement, et où il reste énormément de choses à faire qui sont donc pour nous des vrais foyers de croissance.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Hugues Vaussy d’avoir fait le point avec nous.

Hugues Vaussy, Directeur financier de Eurofins : Merci.

 

©www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés. 28 août 2014.

 

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