Franz Wenzel Stratégiste AXA IM : "Les actifs risqués sont toujours privilégiés".
Allocation d'actifs et perspectives d'investissement

29 juin 2014 18 h 49 min
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Tv Bourse : Allocation d’actifs et perspectives d’investissement.

Regard sur l’actualité, la politique monétaire de la Fed et de la BCE, les pays émergents, les questions qui se posent aux investisseurs…

Pour Franz Wenzel Stratégiste AXA IM, “les actifs risqués sont toujours privilégiés”.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Franz Wenzel, bonjour. Vous êtes donc stratégiste chez Axa  Investment Managers. On va parler avec vous de marchés et de perspectives. Pour commencer, bien entendu, votre regard sur la politique monétaire ou en tout cas les dernières déclarations de politique monétaire, est-ce que selon vous cela favorise toujours les actifs risqués ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : La réponse est très facile, oui, et la réponse parce que pour nous, et notre regard sur la politique monétaire qui est le premier vecteur pour un soutien des marchés financiers reste toujours très accommodante. On commence avec la Fed, le FOMC, on a eu les derniers chiffres et les dernières nouvelles récemment. Donc effectivement, Janet Yallen elle avait clairement dit qu’effectivement d’ici au moins probablement un an, on sera encore dans une philosophie de taux bas, même en sachant que le tapering, donc la réduction de la liquidité va se poursuivre, va poursuivre son rythme habituel, aujourd’hui 10 milliards par réunion de FOMC, qui nous amène à quasi zéro réduction à la fin de l’année, mais cela ne nous empêche pas de dire qu’effectivement d’ici un an, grosso modo, la Fed restera très accommodante, elle ne va pas monter les taux d’ici 12 mois. Au-delà, bien sûr les choses ont une tête différente. Donc on va discuter effectivement que la Fed commencera à monter les taux mi-année prochaine

Web TV www.labourseetlavie.com : Ça, ça a été effectivement un facteur peut-être à un moment donné de crainte dans le discours de la Fed, de votre point de vue on reste encore sur cette… au moins cette période effectivement avec des taux… des taux qui resteront très bas ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Absolument, le Fed, Janet Yellen l’avait confirmé hier soir. Même si le taux de chômage s’approche de ce que l’on appelle dans notre jargon the Full employment, dans les alentours de 5,5 % pour ce qui concerne le taux de chômage, et l’inflation qui converge vers 2 %, voire même au-delà, le FOMC n’est pas précipité de faire changer ou de changer son cap sur la politique monétaire.

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce que c’est lié justement aux perspectives économiques aux États-Unis parce que quand on voit certaines statistiques, on se dit que finalement cela va être 2 % de croissance, c’est quand même… on n’est plus à la période d’avant la crise, clairement ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Ça c’est du passé, les 3, 4, 5 %, ce que l’on a discuté dans les anciennes reprises, ça c’est effectivement du passé, c’est de l’histoire. Aujourd’hui on doit se contenter d’une croissance dans les alentours de 2, 2,5 % ; 2,… , 2,25 cette année, 2,5 l’année prochaine, donc ce n’est pas faramineux par rapport à l’histoire.

Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, en Europe, on est là pour l’instant sur un autre panorama avec la Banque centrale européenne, on n’en est pas au même cycle aussi. Finalement, les investisseurs, on a l’impression qu’ils attendaient beaucoup de Mario Draghi cette fois-ci, est-ce que finalement il a répondu favorablement à leurs attentes ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Il a absolument répondu aux attentes, il est sur tous les fronts, si vous permettez cette expression. C’est aujourd’hui une terre inconnue avec des taux négatifs. On ne l’a jamais vu et vécu, sauf une petite période en Suisse dans les années 70, mais aujourd’hui aucune banque centrale n’a franchi ce cap. Donc c’est la façon de la BCE de faire un quantitative easing d’un type BCE.

Web TV www.labourseetlavie.com : Avec là, du côté des états, la croissance, à part l’Allemagne, on peut dire que le reste de la zone est quand même en situation délicate sur la croissance ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : On reste toujours sur une croissance relativement molle, même en sachant que on a pas mal de signaux qui nous disent effectivement qu’il y a une reprise, mais c’est une reprise assez fragile, et M. Draghi, il en est tout à fait conscient, comme les dirigeants de la zone euro et des différents pays. On reste sur une reprise très, très, très modérée, très, très fragile.

Web TV www.labourseetlavie.com : L’inquiétude principale, c’est finalement ces dettes publiques qui explosent et qui peut être empêchent une reprise du côté des acteurs privés ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Effectivement, il y a la dette publique qui est toujours sur une phase ascendante, mais ce qui nous gêne aujourd’hui, c’est en fait la réduction ou les réductions des bilans des banques, deux, trois empêchent les banques d’emprunter, pardon, de prêter, excusez-moi, et donc c’est une contrainte d’offres de liquidités qui a effectivement également incité M. Draghi de faire des remarques là-dessus, donc d’où la conséquence de faire un « targeted LTRO », donc de la liquidité ciblée justement pour soutenir les banques qui restent toujours fragilisées.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des pays émergents, on a bien vu ces derniers mois que la politique monétaire américaine avait en effet, en tout cas en termes de flux, de votre point de vue, quand vous regardez ces pays émergents, est-ce qu’il y a un peu plus de confiance aujourd’hui ou il y a toujours des inquiétudes ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Je dirais, il y a en fait deux facettes, deux faces à la même médaille. Il y a toujours le recul cyclique, donc le contre vent cyclique, ce que l’on voit au travers de la production industrielle qui continue à s’affaiblir dans tous les pays émergents. Mais de l’autre côté, il y a le retour de la confiance, notamment entamée par les banques centrales qui ont effectivement fait le nécessaire pour contenir la baisse des changes, les changes qui sont revenus en faveur des investisseurs, et la Fed qui a effectivement et également dit « on restera accommodante. », ce qui était la grosse crainte de l’année dernière que la Fed commence à faire une hausse, à augmenter les taux, et c’est cela qui a effrayé les investisseurs dans les pays émergents.

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté de l’allocation d’actifs, si on se reporte en début d’année, il y a eu finalement des investisseurs qui ont gagné de l’argent sur les marchés obligataires, ce qui était loin d’être le pari du début d’année, là, si on regarde les prochains mois, comment va évoluer cette allocation d’actifs ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Pour nous, la réponse est relativement facile vu le niveau des taux d’aujourd’hui et vu que d’abord, côté outre-Atlantique, on est sur une phase ascendante en ce qui concerne les taux, 2,60 aujourd’hui grosso modo, on table sur quelque chose de plutôt proche de 2,90, 3 % d’ici la fin de l’année, l’année prochaine. Donc dans le côté fixed income, obligation, on ne gagnera pas beaucoup de sous. En revanche, ici en Europe, vu que M. Draghi reste très accommodant sur la politique monétaire, j’ouvre une petite parenthèse, selon notre point de vue, il gardera les taux bas, 0, au moins jusqu’à fin 2016, voire 2017. Donc cela incite effectivement encore un investissement dans la partie périphérique qui est, sur un point de vue macro-économique, trop cher, mais les flux sont quand même à la rencontre. Donc il faut distinguer ce qui nous amène à dire qu’effectivement d’ici la fin de l’année, côté taux, côté obligations, on ne gagnera pas grand-chose.

Web TV www.labourseetlavie.com : Peut-être le mot de la fin sur la géopolitique qui s’est invitée, mais cela avait été le cas avec l’Ukraine en début d’année, on voyait, compte tenu de cette confiance sur les marchés, finalement l’Ukraine était presque passée à côté. Là quand on parle de l’Irak, on pense pétrole, est-ce que cela veut dire qu’il faut être plus prudent justement dans certaines positions d’investissement sur les prochains mois parce qu’il va peut-être y avoir des craintes ?

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Je dirais tout à fait oui parce que la crainte du pétrole, elle est omniprésente. Côté inflation, la grosse crainte de la BCE, que l’on dérape vers la déflation, s’est estompée récemment, mais effectivement pour toute la partie investissement, un dérapage du pétrole, cela reste un événement que l’on ne peut pas exclure aujourd’hui. Donc si on peut protéger le portefeuille d’une manière ou d’une autre, c’est à notre avis, ce n’est pas du tout un mauvais conseil.

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci Franz Wenzel d’avoir été avec nous.

Franz Wenzel, stratégiste chez Axa IM : Merci beaucoup.

 

© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés, le 29 juin 2014.

 

 

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