Un moment historique pour l'Europe face aux Etats-Unis et à la Chine.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ETLA VIE TV (14 décembre 2025)

16 décembre 2025 10 h 11 min
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« L’info éco + » cette semaine avec les thèmes suivants :

Après les attaques de Donald Trump contre l’Europe, quelle réponse pourrait envisager l’Europe ?

Les derniers jours ont été particulièrement violents de la part de ce qu’il faut bien appeler, notre ancien Allié, les Etats-Unis. Car les publications de Donald Trump et ses déclarations qui ont suivi sur tel ou tel dirigeant européen, montrent que la stratégie de l’administration américaine se met en place contre l’Europe et en faveur de la Russie, dans le conflit ukrainien. Notre monde change à vitesse grand V et il est plus facile d’attaquer comme Donald Trump que de se mettre d’accord pour se défendre contre lui. Dans ce contexte tendu du moment il faut rappeler tout de même quelques forces, oubliées par Donald Trump qui est à la tête il faut le rappeler d’un état surendetté qui ne survit que grâce à des étrangers Japonais, Chinois et Européens qui financent sa dette colossale 36.000 et avec des intérêts de 1500 milliards par an.  Si l’Europe est acculée par l’Administration Trump, elle pourrait envisager de se défaire des 2300 milliards de dollars qu’elle détient en bons du Trésor américain. La Chine a pu montrer la voie dans son conflit contre l’administration Trump en vendant une partie de ces actifs. Ce n’est pas simple à mettre en œuvre, mais toujours utile dans un échange musclé avec l’Administration américaine.

Il y a aussi le sujet des avoirs Russes 210milliards de dollars. Cela peut bouger ?

 C’est vrai qu’il y a une divergence sévère entre Washington qui souhaiterait conserver ces fonds pour les utiliser dans le cadre d’un futur accord de paix, tandis que l’Europe elle préfèrerait s’en servir comme levier de négociation. Et justement ce qui vient de se passer est important. L’Union européenne a déclenché l’article 122 pour immobiliser indéfiniment les actifs de la Banque centrale russe. L’article 122 avait déjà été utilisé dans le contexte de la pandémie de COVID-19, de la crise énergétique et de la défense. Cela change la donne, car au début de la guerre en Russie, l’UE, coordination avec les alliés du G7, avait accepté d’immobiliser les actifs de la Banque centrale russe. Mais après le retour de Trump à la Maison Blanche et la suspension de toute aide à l’Ukraine, les Européens ont soudainement été contraints d’assumer toute la responsabilité et les besoins financiers et militaires de l’Ukraine pour 2026 et 2027 sont estimés à une somme importante  de 135 milliards d’ € .  D’où la question et les débats sur la financement. Et la Présidente de la Commission Ursula von der Leyen a proposé de convertir les avoirs russes immobilisés en un prêt à taux zéro à l’Ukraine au titre des réparations.  Kyiv ne rembourserait le prêt que si Moscou payait les réparations de guerre. Résultat l’UE ne débourserait rien, ni le capital ni les intérêts. L’argent proviendrait directement des avoirs souverains de la Russie. Malgré les réticences des belges, l’annonce d’un plan de paix en 28 points il faut le dire favorable aux Russes, proposé par les Américains, ont accéléré les choses ici en Europe. Et grâce à cette décision, la libération éventuelle des actifs sera soumise à l’approbation d’une majorité qualifiée et sera donc protégée contre tout veto indésirable.  Les Européens ont eux aussi des cartes majeures dans ce nouveau jeu imposé par les Américains, Donald Trump est un homme de deal. L’Europe n’a pas dit son dernier mot

 Aux Etats-Unis, côté entreprises, on est loin des beaux discours de la Maison Blanche

En fait, au cours des sept premiers mois de cette année, le nombre de faillites d’entreprises aux États-Unis a atteint le niveau le plus élevé connu depuis le début de la pandémie covid… Selon un rapport récent, les États-Unis ont enregistré une forte augmentation des dépôts de bilan d’entreprises en juillet, atteignant un pic post-COVID et laissant présager que 2025 dépassera le total de l’année dernière. Selon la presse financière, des millions de jeunes Américains vivent aujourd’hui dans des voitures, des fourgonnettes ou des camping-cars. Pendant ce temps, ceux qui se trouvent tout en haut de la pyramide économique  ont plus d’argent qu’ils ne savent qu’en faire …De l’autre côté  Les 1 % les plus riches ont vu leur fortune augmenter de 4 000 milliards de dollars au cours de l’année écoulée, soit une hausse de 7 %. Leur patrimoine a atteint le chiffre record de 52 000 milliards de dollars au deuxième trimestre. Le principal moteur de cet enrichissement des plus fortunés cette année a été le marché boursier.

L’Europe se défend face aux Etats-Unis, mais la Chine aussi est à l’attaque

C’est dans la troisième édition du Baromètre – L’Industrie réalisée en partenariat avec la Direction Générale des Entreprises, la Banque des Territoires, Bpifrance, Business France, France Industrie met en lumière un phénomène massif :
Le solde commercial de l’Europe avec la Chine dépasse désormais les 300 milliards de dollars.
Ce choc chinois vient aussi de ce nouveau durcissement de la relation avec les Etats-Unis, la Chine doit donc trouver des débouchés structurels pour ses industries. Et l’Europe se retrouve à faire face à un choc de compétitivité avec des prix de production européens qui ont explosé, des coûts énergétiques qui restent plus élevés, ou des filières stratégiques (batteries, véhicules électriques, panneaux solaires) sont devenues ultra-dépendantes. Selon ce baromètre, le résultat ? C’est que L’écart de prix se creuse au moment même où les investissements européens doivent s’accélérer. Subventions massives, crédits bonifiés, injections de fonds publics…la Chine elle soutient tranquillement ses filières pourrait ton dire au point de fausser durablement la compétition mondiale. Et c’est une stratégie industrielle assumée, pensée pour capter la valeur ajoutée mondiale. L’Europe est selon ce baromètre  « à un moment charnière, si elle ne reconstruit pas sa base productive, elle sortira progressivement des chaînes de valeur mondiale. Il est impossible de nier que nous traversons un moment historique, à ceux en responsabilité comme disent les politiques d’agir aux mieux de nos intérêts.

La faillite de Brandt dans l’électroménager cette semaine ne fait que révéler que le chemin est encore long avant que l’intelligence collective nous fasse trouver de nouvelles solutions face à cette vague sans précédent.

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