Ynsect : l'argent public n'est pas un puits sans fond.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV sur Sud Radio (7 décembre 2025)
« L’info éco + » cette semaine avec les thèmes suivants :
Cette semaine, vous nous parlez d’histoires d’entreprises, la première concerne Ynsect, start-up et cela s’est mal passé.
Ÿnsect, l’ancienne pépite de la French Tech spécialisée dans la production de protéines à base d’insectes destinées à la consommation animale et humaine n’est plus, En proie à des difficultés récurrentes depuis plus d’un an, le tribunal de commerce d’Évry a finalement prononcé sa liquidation. Celle-ci s’était lancée en 2011, dans la production de compléments alimentaires et d’aliments pour animaux à base de larves de scarabées. Mise en avant comme la star de l’innovation française, elle avait levé près de 600 millions d’euros ces dernières années, notamment auprès de Bpifrance, pour bâtir une usine géante près d’Amiens. Argent public, subventions diverses, la note est lourde. L’entreprise avait compté jusqu’à 200 salariés, avant de changer de business model, avec cette liquidation 43 salariés se retrouvent au chômage. Un marché peu mature, une forte concurrence internationale, des dettes importantes ont eu raison de cette entreprise, sans que les investisseurs n’aient à un moment ou un autre réagi pour éviter cette dégringolade. Communiquer sur une levée de fonds c’est facile et très à la mode en France ; mais les publications financières sérieuses c’est autre chose, il faut y regarder près. Cela n’a pas été le cas des acteurs concernés. Comme si ce n’était pas grave, après tout c’est de l’argent public, les scarabées c’est trop mignon. Sauf que justement innover demande une stratégie claire, efficace, et que si la French Tech, la start-up Nation consiste à avoir juste les bons contacts pour lever des fonds, des anciens ministres à la manœuvre avec leur réseau, sans que la réussite soit au bout, c’est un échec grave. L’argent public n’est pas un puits sans fonds. Et les dirigeants de PME de ceux qui réindustrialisent la France aimeraient bien eux avoir le même intérêt. Ce qui n’est pas le cas. Cet accident industriel devrait sonner la fin des ces projets sans contrôle pendant des années et qui n’aident pas la France. 600 millions pour rien…
Cet accident arrive alors que d’autres aimeraient bien trouver de l’argent, dans un secteur clé, la Défense spatiale.
C’est une ex-pépite française du spatial Dark qui est désormais courtisée par l’Allemagne. La start-up fondée en 2021 par deux anciens de MBDA (le spécialiste des missiles) espérait séduire l’armée française avec une technologie permettant d’intercepter des objets spatiaux. Elle a cessé son activité au mois d’octobre, à la surprise générale et faute de commande publique. Donc pour les scarabées, il y a de l’argent, pour notre Défense, rien. Dans leur communiqué de cessation d’activité, les deux cofondateurs expliquaient leur volonté de conserver la propriété intellectuelle et les technologies de l’entreprise en France. C’est ce qui suscite l’appétit d’acteurs allemands, qui sont venus approcher l’entreprise. La Nasa elle a financé récemment une start-up américaine Katalyst Space Technologies pour une mission d’interception destinée à remettre le télescope Swift sur une nouvelle orbite, avec un financement de 30 millions de dollars. Et j’ai eu ici l’occasion de vous parler de ces entreprises non financées dans le secteur clé de la Défense. Je pense que les Français aimeraient plus de transparence sur ceux qui décident de financer ou pas avec notre argent.
Vous nous parlez à présent de la Chine avec une nouvelle alerte sur l’immobilier
Selon Bloomberg, la Chine vient d’ordonner aux grandes entreprises privées chargées du suivi des ventes immobilières de ne pas publier les données du mois de novembre. Et cela s’est produit après que Vanke, l’un des plus grands promoteurs immobiliers chinois, a admis ne pas pouvoir payer ses factures à temps. Certains spécialistes se posent donc désormais la question de savoir si la chute déjà brutale de 42 % des ventes de logements neufs enregistrée en octobre n’était pas en deçà de la réalité. Les obligations chinoises de Vanke, émises sur le marché intérieur, ont chuté accentuant les inquiétudes quant à la santé financière de l’un des derniers promoteurs immobiliers de qualité investissement du pays. Sa demande d’étendre un remboursement onshore indique que les conditions de liquidité se sont encore durcies, avec un risque que l’entreprise connaisse le sort de ses pairs comme Evergrande, Country Garden ou Greenland, qui ont tous fait défaut !
Aux Etats-Unis, concernant l’intelligence artificielle, le Pdg d’IBM a remis les pendules à l’heure
Clairement une nouvelle alerte sur la bulle intelligence artificielle et pas de n’importe qui donc avec le pdg d’IBM Le PDG d’IBM affirme que le compte n’y est pas. La construction et l’exploitation d’un centre de données d’IA d’un gigawatt coûtent environ 80 milliards de dollars. Les entreprises prévoient une capacité d’environ 100 GW, ce qui représente un investissement total de 8 000 milliards de dollars. Le problème, c’est qu’il faudrait 800 milliards de dollars de bénéfices par an rien que pour payer les intérêts de cette dette. C’est plus que ce que gagne n’importe quelle entreprise technologique ; le retour sur investissement semble donc impossible dans le contexte économique actuel. D’autant que les centres de données ont une durée de vie courte (environ 5 ans avant que les puces ne deviennent obsolètes), il faut donc les reconstruire quasiment tous les cinq ans. De plus, le modèle de monétisation n’a toujours pas fait ses preuves. Les entreprises n’ont pas encore trouvé comment tirer suffisamment de valeur de l’IA pour justifier des dépenses de 8 000 milliards de dollars. La demande devrait être absolument massive. La question du modèle économique qui se mettra en place avec ces investissements est donc posé. Pas de certitude à ce jour.













