Les entreprises françaises attaquées en Bourse, l’État et les députés regardent ailleurs.
L'info éco + avec Didier Testot Fondateur de LA BOURSE ET LA VIE TV sur Sud Radio (15 mai 2025)
« L’info éco + » cette semaine avec le thème suivant :
Didier cette semaine, vous revenez sur ce qui se passe à la Bourse de Paris, après une audition d’un dirigeant de société cotée que vous avez écoutée à l’Assemblée Nationale, car vous estimez que la représentation nationale ne joue pas son rôle pour les Français.
Une quarantaine d’entreprises françaises au tapis comme disent les boursiers, qui ne valent plus rien aujourd’hui, des financiers basés aux Bahamas ou à Dubaï, des actionnaires individuels ruinés, une origine inconnue de la provenance de l’argent pour ses opérations. Voilà pour le tableau résumé. LFI n’a pas été suivi par d’autres partis pour écouter ce témoignage de Michael Willems, ancien pdg de Pharmasimple, témoignage clé qui parle de d’escroqueries, de pyramide de Ponzi, et qui dit au député Aurélien Saintoul à l’initiative de cette audition que vous êtes face à une énorme fraude de 5,5 milliards d’euros, grâce au détournement du système de financement par les Ocabsa (obligations convertibles en actions et en bons de souscriptions d’actions), j’y reviens. Ce qui s’est passé à la Bourse de Paris concerne nos PME, donc nos régions, donc la France. Donc nos Députés et Sénateurs. Aurélien Santoul s’est intéressé à ce sujet à travers un dossier qui a fait l’actualité Europlasma, dans la Défense. Et l’association Attac et Sherpa sont aussi intervenues sur les sujets de défiscalisation, de shadow banking (la finance de l’ombre, ce qu’ils appellent « la finance prédatrice ». Un sujet pas facile car les OCABSA, sauf les spécialistes, personne ne sait de quoi il s’agit. Pour faire simple, les OCABSA (ou obligations convertibles en actions avec bons de souscription d’actions) se composent de deux titres financiers, des obligations convertibles en actions (OCA) donnent droit à un nombre d’actions nouvelles et des bons de souscription d’actions (BSA) qui sont attachés aux OCA. Les actions issues de la conversion des OCA sont revendues très rapidement sur le marché par l’investisseur. Elles peuvent alors être achetées par des investisseurs particuliers. Le marché supporte donc in fine les risques associés à ce type de financement : une dilution significative des actionnaires et dans de nombreux cas une forte pression baissière sur le cours de bourse des sociétés concernées. Et c’est ce qui s’est passé sur un très grand nombre d’entreprises en Bourse.
Didier pour quels raisons cet outil financier est -il utilisé par les entreprises ?
S’il s’agit d’aider une entreprise qui ne trouve pas de financements, c’est une option qui pourrait permettre de lui donner du temps. L’entreprise se redresse alors et la conversion n’est pas aussi dramtqieu pour les actionnaires. Mais ce qui s’est passé sur la place parisienne pour de nombreuses sociétés 40 environ, l’explication de Michael Willems est claire, c’est qu’elles ont eu à faire à des équipes qui n’avaient qu’un objectif, se faire de l’argent, au plus vite, sans avoir véritablement l’argent promis. Et vous avez pour Europlasma par exemple aujourd’hui un cours de 0,0082 euros, autant dire rien. -99,9%. Derniers comptes publiés : 26 millions de pertes pour 42 millions de chiffre d’affaires.. Donc la situation de l’entreprise est à risque.
Didier, à ce jour ceux qui utilisent ces moyens financiers continuent sans être inquiétés ?
Ce nouveau témoignage public de Michael Willems et d’un avocat présent qui défend les actionnaires individuels nous a appris que plusieurs actions judiciaires étaient en cours donc que le PNF Parquet National Financier était saisi.C’est à ce jour le plus grand scandale de l’Histoire de la place parisienne depuis plus de 35 ans. 40 sociétés, des emplois, des entreprises stratégiques, c’est le cas d’Eurosplasma mais d’autres dans la santé, pouvaient aussi avoir de l’intérêt. Et des flux financiers exotiques depuis les Bahamas ou Dubaï détaillés par l’ancien Pdg de Pharmasimple qui est actuellement en Justice contre cette équipe, son témoignage comme d’autres conforte les actionnaires individuels qui le constate, non les sociétés en difficulté ne sont pas financées contrairement à leur communication officielle mais elles deviennent des sociétés zombies. La cote parisienne est soumise à des fausses promesses de financements. Et l’Etat interrogé par Aurélien Saintoul (Bercy) botte en touche « on attend que l’AMF autorité des marchés financiers, fasse son travail. Le pillage de la Bourse de Paris via des paradis fiscaux notoires, se fait sous nos yeux ébahis. ET cela n’intéresse pas nos parlementaires, ni ceux qui dirigent notre pays ? Ce n’est pas possible !
Didier qu’attendent les actionnaires et que va-t-il se passer après cette audition ?
Dans ce scandale, les actionnaires attendent toujours des réponses des autorités concernées et de l’Etat, je vous ai parlé de Défense dans le dossier Europlasma. Le temps des autorités judiciaires saisies sera long forcément. les actionnaires peuvent espérer avoir un jour une réponse. Des emplois supprimés, des vies personnelles brisées avec une épargne pour sa retraite qui s’est envolée, les Français ont le droit de savoir ce qu’il se passe à la Bourse de Paris, car leur épargne n’est pas protégée, c’est donc très grave. Pour mener de tels projets il faut des équipes, des complices, des structures, elles jouent contre la France et les Français qui investissent dans nos entreprises. Aucun député de quel que bord que ce soit ne devrait refuser la création d’une Commission d’enquête, sauf à être complice de ces pratiques. Nous ne sommes pas dans une République bananière, du moins je l’espère !