Le 25e Prix annuel Plasticité Neuronale de la Fondation Ipsen
a été attribué à trois chercheurs pour leurs travaux précurseurs dans le
domaine de la “Neuropsychologie de la toxicomanie” : Barry J. Everitt (University
of Cambridge, Cambridge, Royaume-Uni),
George F. Koob (The
Scripps Research Institute, La Jolla, États-Unis
) et Michel Le Moal (Inserm
U862, Bordeaux, France
). La bourse de 60 000 ? a été attribuée le 8
juillet 2014 durant la FENS (Federation of European Neuroscience
Societies
) à Milan, par un jury international présidé par le
professeur Nikos Logothetis (Max Planck Institute for Biological
Cybernetics, Tübingen, Allemagne).

Les lauréats

Barry Everitt est professeur et directeur de recherche, et
recteur du Gates Cambridge Trust, de l?University of Cambridge.
Il est titulaire d’un Master de zoologie obtenu en 1967 à la Hull
University
, et d’un Doctorat en neuroendocrinologie comportementale
obtenu à l?University of Birmingham Medical School en 1970. Après
son doctorat, il a mené des recherches déterminantes en neuroscience au Karolinska
Institutet
de Stockholm (1973-1974), et a été nommé chargé de cours,
puis maître de conférences en neuroscience au département d’anatomie de
l?University of Cambridge. Il a intégré le Département de
psychologie expérimentale de Cambridge en 1995 et a été nommé Professeur
de neuroscience comportementale. Il a été élu Membre de la Royal
Society
en 2007, Membre de l?Academy of Medical Sciences en
2008, et Membre de l’EMBO en 2014.

Les recherches de Barry Everitt ont pour objectif la compréhension des
mécanismes neuronaux de la motivation, de l’apprentissage et de la
mémoire, en particulier dans le contexte de la toxicomanie. Son
laboratoire a fait des découvertes fondamentales sur les systèmes
limbiques corticostriataux médiant les mécanismes pavloviens et
instrumentaux d’apprentissage et de mémoire, qui sont sous-jacents à la
recherche et à la consommation de drogues addictives. Il s’intéresse
également de près au fondement moléculaire et systémique de la
reconsolidation des souvenirs de la drogue addictive et des souvenirs de
peur, et à la possibilité de cibler les souvenirs mésadaptés dans le
cadre du traitement des troubles neuropsychiatriques, notamment de
l’addiction. Il a été président de la British Association for
Psychopharmacology
(1992-1994), de la European Brain and
Behaviour Society
(1998-2000), et de la European Behavioural
Pharmacology Society
(2003-2005). Il a été rédacteur-en-chef du European
Journal of Neuroscience
(1997-2008) et est actuellement
rédacteur-réviseur pour la revue Science. Il a reçu de nombreux
prix, notamment le Distinguished Scientific Contribution Award de
la American Psychological Association (2011), le Distinguished
Scientific Achievement Award
de la European Behavioural
Pharmacology Society
(2011), et le FENS-EJN Award de la Federation
of European Neuroscience Societies
(2012).

Dr George F. Koob a été nommé récemment directeur du National
Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism
(National Institutes of
Health, Washington DC
). En tant que spécialiste de l’alcoolisme, de
la toxicomanie et du stress. Il est l?auteur d travaux qui ont permis de
mieux comprendre les neurocircuits associés aux effets renforçateurs
aigus de l’alcool et de la drogue, ainsi que les neuroadaptations des
circuits des récompenses et du stress associées à la transition vers la
dépendance. Le Dr Koob a publié plus de 600 articles à comité de lecture
et plusieurs ouvrages, notamment Neurobiology of Addiction, un
traité complet sur les recherches émergentes sur le sujet.

Michel Le Moal est Professeur émérite de Neuroscience à
l’Université de Bordeaux. Diplômé en médecine (1962), en philosophie et
sociologie, en sciences naturelles, en neurologie (1967), ainsi qu’en
psychiatrie (1968). Il a obtenu un Doctorat en science à l’Université de
Bordeaux en 1974. Parallèlement à son travail d’enseignement à Bordeaux,
il a travaillé plusieurs années comme chercheur associé ou professeur à
Caltech (Pasadena), dans le laboratoire de Jim Olds (1974-1976),
au Salk Institute et au Scripps Research Institute (San
Diego
), dans les laboratoires de Floyd Bloom et George Koob
(1979-1994). Dans ces deux institutions, il a travaillé sur
l’électrophysiologie des neurones dopaminergiques, puis sur les rôles
joués par les systèmes CRF et dopaminergique dans le comportement et la
toxicomanie. Ses recherches portent sur les processus comportementaux et
adaptatifs, leurs fondements biologiques et la psychopathologie
expérimentale, discipline qu’il a tenté de promouvoir. Le concept de
vulnérabilité individuelle aux pathologies comportementales est au
centre de ses hypothèses de travail. Michel Le Moal a fondé et dirigé
plusieurs laboratoires de recherche du CNRS et de l’Inserm, avant de
diriger l?Institut Magendie de Neuroscience et de Psychiatrie de
Bordeaux. Il a été élu membre de l’Académie des Sciences.

Le Prix Plasticité Neuronale

Créé en 1990, le Prix Plasticité Neuronale de la Fondation Ipsen compte
au nombre de ses récipiendaires des scientifiques majeurs : Albert
Aguayo (Montréal, 1990), Anders Björklund (Lund, 1990),
Fred Gage (La Jolla, 1990), Ursula Bellugi (La Jolla, 1991), Wolf
Singer (Francfort, 1990), Torsten Wiesel (New York, 1991), Philippe
Ascher (Paris, 1992), Kjell Fuxe (Stockholm, 1992), Terje
Lomo (Oslo, 1992), Per Andersen (Oslo, 1993), Masao Ito (Wako
Saitama, 1993),
Constantino Sotelo (Paris, 1993), Mariano
Barbacid (Princeton, 1994), Yves Barde (Planegg-Martinsried,
1994),
Hans Thoenen (Planegg-Martinsried, 1994), Jacques
Mehler (Paris, 1995), Brenda Milner (Montréal, 1995),
Mortimer Mishkin (Bethesda, 1995), Friedrich Bonhoeffer (Tubingen,
1996),
Corey Goodman (Berkeley, 1996), Marc Tessier-Lavigne (San
Francisco, 1996),
Antonio Damasio (Iowa City, 1997), Richard
Frackowiac (Londres, 1997), Michael Merzenich (San Francisco,
1997),
Heinrich Betz (Francfort, 1998), Gerald Fischbach (Boston,
1998),
Uel McMahan (Stanford, 1998), Masakazu Konishi (Pasadena,
1999),
Peter Marler (Davis, 1999), Fernando Nottebohm (Millbrook,
1999),
Tomas Hökfelt (Stockholm, 2000), Lars Olson (Stockholm,
2000),
Lars Terenius (Stockholm, 2000), Albert Galaburda (Boston,
2001),
John Morton (Londres, 2001), Elisabeth Spelke (Cambridge,
USA, 2001),
Arturo Alvarez-Buylla (San Francisco, 2002), Ronald
Mc Kay (Bethesda, 2002), Sam Weiss (Calgary, 2002),
François Clarac (Marseille, 2003), Sven Grillner (Stockholm,
2003),
Serge Rossignol (Montréal, 2003), James Gusella (Boston,
2004),
Jean-Louis Mandel (Strasbourg, 2004), Huda Y. Zoghbi (Houston,
2004),
Ann Graybiel (Cambridge, USA, 2005), Trevor Robbins (Cambridge,
UK, 2005),
Wolfram Schultz (Cambridge, UK, 2005, Eckhart D.
Gundelfinger (Magdeburg, 2006), Mary B. Kennedy (Pasadena,
2006)
, Morgan Sheng (Cambridge, USA, 2006), Nikos K.
Logothetis (Tübingen, 2007), Keiji Tanaka (Wako, 2007),
Giacomo Rizzolati (Parma, 2007), Jean-Pierre Changeux (Paris,
2008)
, Peter W. Kalivas (Charleston 2008), Eric J. Nestler (Dallas,
2008)
, Alim-Louis Benabid (Grenoble, 2009), Apostolos P.
Georgopoulos (Minneapolis, 2009) , Miguel A. L. Nicolelis (Durham,
2009),
Thomas Insel (Bethesda, 2010), Bruce Mc Ewen (New
York, 2010) and
Donald Pfaff (New York, 2010), Helen Neville
(Eugene, 2011),
Isabelle Peretz (Montréal, 2011), Robert
Zatorre (Montréal, 2011), Catherine Dulac (Boston, 2012), Richard
G. Morris (Edinburgh, 2012), J. David Sweatt (Birmingham,
2012),
Tim V.P. Bliss (London, 2013), Richard G. M. Morris (Edinburgh,
2013)
, Yadin Dudai (Rehovot, 2013).

Le jury : Albert Aguayo (Montréal General Hospital,
Montréal, Canada),
Joël Bockaert (Institut de Génomique
Fonctionnelle, Montpellier, France),
Alexis Brice (Hôpital de la
Salpètrière, Paris, France),
Stanislas Dehaene (Inserm U562,
Orsay, France),
Stephen Dunnett (Cardiff University, Cardiff, UK),
Kjell Fuxe (Karolinska Institute, Stockholm, Sweden), Christine
Petit (Institut Pasteur, Paris, France), Wolf Singer (Max-Planck
Institute for Brain Research, Francfort, Allemagne).

La Fondation Ipsen

Créée en 1983 sous l’égide de la Fondation de France, la Fondation Ipsen
a pour vocation de contribuer au développement et à la diffusion des
connaissances scientifiques. Inscrite dans la durée, l’action de la
Fondation Ipsen vise à favoriser les interactions entre chercheurs et
cliniciens, échanges indispensables en raison de l’extrême
spécialisation de ces professions. L’ambition de la Fondation Ipsen est
d’initier une réflexion sur les grands enjeux scientifiques des années à
venir. La Fondation a développé un important réseau international
d’experts scientifiques qu?elle réunit régulièrement dans le cadre de
Colloques Médecine et Recherche, consacrés à cinq grands thèmes: la
maladie d’Alzheimer, les neurosciences, la longévité, l’endocrinologie
et le cancer. Par ailleurs, la Fondation Ipsen a initié, à partir de
2007, plusieurs séries de réunions en partenariat avec le Salk
Institute
, le Karolinska Institutet, le Massachusetts
General Hospital
, la Fondation DMMGF, ainsi qu?avec les revues
Nature, Cell et Science. La Fondation Ipsen a publié plus d?une centaine
d?ouvrages et a attribué plus de 250 prix et bourses. Vous trouverez
plus d’informations sur notre site Web : www.fondation-ipsen.org

Print Friendly, PDF & Email

Le 25e Prix Plasticité Neuronale de la Fondation Ipsen a été attribué à Barry J. Everitt (Cambridge, Royaume-Uni), George F. Koob (La Jolla, États-Unis) et Michel Le Moal (Bordeaux, France)

ACTUALITÉS ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES |