Interview Philippe Archinard Directeur Général de Transgène.
Novartis n'a pas exercé l'option sur le TG4010 : conséquences et perspectives

29 avril 2014 12 h 37 min
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Transgène a pris acte du non-exercice par Novartis de son option sur le TG4010.

La décision de Novartis sur le TG4010 (cancer contre le poumon “non à petites cellules”), a immédiatement fait réagir le cours du titre ce matin en Bourse

Quelles conséquences pour l’entreprise ? et pour les investisseurs ?

Philippe Archinard le Directeur Général de Transgène est venu en studio m’en parler.

Web TV www.labourseetlavie.com : Philippe Archinard, bonjour. Vous êtes le directeur général de Transgene, on va parler avec vous de votre actualité qui est donc le fait d’abord que Novartis n’exerce pas l’option sur le TG4010, c’était, je dirais, un grand sujet, un sujet important, on a vu bien sûr la réaction sur le cours de bourse, est-ce que d’abord pour vous c’est une déception ce qu’a décidé de Novartis ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Ce n’est pas une bonne nouvelle. On regrette cette décision, mais pour autant l’essentiel reste dans notre produit, la qualité des données cliniques et la capacité à rebondir à trouver un autre partenaire, donc effectivement, disons que l’on regrette, mais nous voulons avancer et nous sommes confiants quant à notre capacité à retomber sur nos pieds, à trouver un autre partenaire qui nous accompagnera dans le futur pour ce produit.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Est-ce que vous avez eu des explications de Novartis justement sur le fondement de leur décision ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Non pas vraiment, pas vraiment, on peut conjecturer à l’infini, mais écoutez, pour nous, l’idée est plutôt aujourd’hui de nous tourner vers le futur, de regarder avec d’autres le parcours que nous pourrions faire et ne pas trop faire l’exégèse des raisons puisque ce sont souvent des raisons multifactorielles, tout le monde connaît l’actualité de Novartis aujourd’hui, voilà. On peut tous conjecturer sur qu’est-ce qui a pu impacter ou pas cette décision.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : L’impact immédiat, c’est le fait que les 700 millions d’euros imaginés ou effectivement qui auraient dû être dans le cadre de cet accord versés par Novartis ne le seront pas, c’est la première chose concrète on va dire ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Oui, tout à fait. Donc effectivement ces 700 millions d’euros n’étaient pas attendus en une fois, donc… mais effectivement l’aspect financier des choses était important. De manière objective, il n’y a pas de raison que l’accord de partenariat que nous ferons d’ici la fin de l’année soit moins disant, je dirai au contraire. Si nos objectifs sont remplis et que l’on arrive à faire cet accord, il n’y a aucune raison qu’il soit moins disant. Donc les aspects financiers devraient être réglés largement, on devrait se retrouver dans la même situation. Donc aujourd’hui la sanction de cette décision, c’est plutôt une opportunité pour nous de parler à d’autres, et c’est ce que nous allons faire dès aujourd’hui.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Justement, vous aviez fait, on en avait parlé ensemble ici même, une augmentation de capital anticipant éventuellement cette décision positive ou non, mais cela vous mettait « à l’abri » de cette décision, est-ce que l’on la peut considérer comme tel c’est-à-dire qu’aujourd’hui vous avez les moyens de continuer ces développements ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Oui, oui, tout à fait, on a les moyens financiers, on a deux ans de trésorerie qui nous permettent d’avancer sur ce chemin opérationnel puisqu’effectivement notre objectif aujourd’hui, corporate, il est double, un c’est de trouver un partenaire, et deux, c’est d’initier cette phase 3. Pour initier cette phase 3, il faut effectivement qu’au préalable on signe un certain nombre d’engagements vis-à-vis d’un certain nombre de fournisseurs, de prestataires, et effectivement on a les moyens financiers pour ce faire. Je crois que ce qui est important, c’est effectivement de… c’est notre confiance quant à notre capacité d’obtenir un partenariat qui ne sera pas moins disant que celui de Novartis d’ici la fin de l’année. Je crois que c’est cela qui doit rester.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Parce qu’on le sait, pour les sociétés de biotechnologies comme les vôtres, finalement, si vous avancez, vous allez au bout d’une phase 3, pour vous le potentiel peut être plus important si finalement vous cédez plus tard les droits sur ce produit ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Oui, alors effectivement c’est notre stratégie. On a la chance d’avoir un actionnaire de référence au titre de la famille Mérieux qui a une vision d’industriel à long terme, qui nous a permis d’avoir cette stratégie d’intégration verticale. Ceci étant, effectivement cette capacité de garder certains produits plus longtemps pour créer plus de valeur, y compris jusqu’aux marchés, ne peut pas se faire de manière exhaustive c’est-à-dire qu’effectivement pour certains produits, on a besoin de s’appuyer sur un partenariat parce qu’il y a effectivement une problématique de cash-flow et de validation, et pour d’autres produits comme Pexa-Vec dans le cancer du foie parce que l’on a deux produits qui sont en train de rentrer dans une phase 3, à ce moment-là garder les droits plus longtemps et aller jusqu’au marché.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Du côté des prochains mois pour vous, qu’est-ce qui va être le plus important ? On a parlé bien sûr de trouver ce nouveau partenaire, mais sur vos études, sur ce que vous êtes en train de faire aujourd’hui ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Pour TG4010, très clairement, on a une double priorité, un de trouver un partenaire, et deux d’avancer sur un chemin clinique, et donc initiation de la phase trois, donc ça c’ est déjà beaucoup de travail. Au-delà de TG4010, comme je le disais, en un produit qui s’appelle Pexa-Vec, un deuxième produit qui est sur le point de rentrer en phase 3 pour lequel on a un partenaire nord-américain qui s’appelle Generex, et donc là aussi beaucoup de travail pour initier une phase 3 dans le cancer du foie en première ligne dès le début de l’année prochaine.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : On parlait des actionnaires qui ont vu cette… des investisseurs qui ont vu cette information par rapport à Novartis, on pourrait dire qu’ils sont divisés un peu en deux catégories. Il y a ceux qui disent « encore une fois une Biotech qui ne délivre pas », on va dire pour résumer, je n’irai pas plus loin sur les commentaires, et puis d’autres qui disent « finalement c’est une chance de trouver un autre partenaire », justement qu’est-ce que vous leur répondez quand vous les voyez dire ce genre de choses ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Je dirais que les deux ont raison. C’est effectivement objectivement une opportunité de trouver un autre partenaire, donc ça c’est la moitié pleine. La moitié vide c’est que c’est effectivement ce n’est pas le chemin le plus simple, c’est qu’effectivement c’est la reconnaissance que nous faisons un métier difficile, qui implique une persistance, une constance, une ténacité très, très fortes, mais à la fin du compte, ce qui compte vraiment, ce sont les données et le produit. Donc si vous avez cela, vous avez l’essentiel. Ce n’est pas pour autant suffisant, il faut encore trouver un chemin pour aller jusqu’au marché, mais vous avez l’essentiel, et nous l’avons aujourd’hui puisqu’on a aujourd’hui avec ce produit TG4010 des données qui nous rendent confiants sur notre capacité à faire un accord de partenariat et à convaincre les agences médicales pour entrer en phase 3 d’ici la fin de l’année, et c’est essentiel.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : De votre point de vue, il n’y aura pas besoin d’autres augmentations de capital dans les six prochains mois ?

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Non.

 

Web TV www.labourseetlavie.com : Merci d’avoir fait le point avec nous, Philippe Archinard, donc on rappelle que vous êtes le directeur général de la société Transgene.

 

Philippe Archinard, Directeur général de Transgene : Merci.

 

© www.labourseetlavie.com. Tous droits réservés, le 29 avril 2014.


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